Spectacle mis en scène après avoir été improvisé vingt ans plus tôt devant Clémence Massart et Jean-Pierre Tailhade
Un nouveau Caubère, celui d'un nouveau cycle. Après les onze épisodes du Roman d'un acteur, l'auteur entame un nouvel ensemble, plus court et plus secret, Claudine et le théâtre : son enfance et ses débuts au théâtre, avant son entrée au théâtre du Soleil. Une histoire purement marseillaise – c'est dans la cité phocéenne qu'il est né et a grandi –, dont il crée et joue les deux premiers épisodes (l'ensemble, L'Homme qui danse, devrait en comprendre quatre). Claudine, la personne qui donne son nom à la première partie, c'est sa mère. Claudine, figure de la génitrice : femme tant aimée et tant mal-aimée, tant adorée et tant combattue, bourgeoise égarée au cœur de la lutte des classes, avec qui l'enfant, dès l'instant de naissance, connaît sa première passion et la recherche d'une voie impossible conciliant l'amour et l'indépendance. Dès l'accouchement, c'est la passion et la guerre ! Le cadre intime se double d'un cadre politique, celui des années cinquante : la guerre d'Algérie, le retour de de Gaulle, les combats du Parti communiste et des syndicats...Le Théâtre, c'est la difficile entrée dans un monde mythique. Au panthéon du jeune Ferdinand, il y a, symbole vanté par le milieu familial, Gérard Philipe et, idole des jeunes et de la rue, Johnny Hallyday. Comment devenir un acteur, même si on a réussi sa première improvisation publique à l'occasion de son bac ? À Aix-en-Provence, deux figures féminines créent deux camps opposés dans le cours d'art dramatique : tendance Grotowski contre tendance respect du texte. Le corps ou le verbe ! Ferdinand, dans sa chambre, cultive un rêve de théâtre qui va s'écraser sur mai 68. Nihilisme, sexualité débridée, liberté, exaltation, férocité, coups bas : un maelström où un nouveau théâtre naît et où Ferdinand ne sait plus se servir des armes qu'il s'était forgées. Double récit d'une initiation, tantôt solaire, tantôt nocturne, toujours violente, toujours comique. Dans la douleur et la fureur, un enfant devient “l'homme qui danse” selon la formule de Nietzsche. Philippe Caubère a repris les enregistrements des improvisations qu'il avait faites vingt ans plus tôt devant Clémence Massart et Jean-Pierre Tailhade et qui parlaient de ces années-là : ce théâtre à chaud, il l'a réécrit et reconstruit pour en faire son œuvre la plus criante de tendresse et de vérité, la nouvelle, la vraie Danse du diable.Oui, un nouveau Caubère est né, plus sensible encore, plus mûr, plus connaisseur de la comédie humaine. En retrouvant les traces de son passé lointain, il en conte les moments capitaux et découvre chemin faisant les propres secrets de sa vie. Enfant de Marseille par naissance et par culture, et enfant d'Avignon par une complicité avec le Festival, où il a créé ou joué tous ses textes précédents, il vient renouveler ce rite de l'acteur seul et nu devant le public, cette fois dans le vaste théâtre naturel de la carrière de Boulbon. En athlète affectif, il joue la première moitié de sa “tétralogie autobiographique, comique et fantastique”.
Distribution
mise en scène Philippe Caubère
scénographie et direction technique : Philippe Olivier, dit Luigi
assistant à l'écriture et à la mémorisation : Roger Goffinet
lumière : Pascal Caubère
styliste : Christine Lombard
percussion : Michel Goubin
conseiller acoustique : Patrick Thévenot
oriflammes : Dominique Giraud, cousus par Amandine Bourne
d'après des documents fournis par l'Association Jean-Vilar que nous remercions particulièrement
avec : Philippe Caubère
Production
production : Véronique Coquet
coproduction : La Comédie Nouvelle, Les Gémeaux-Sceaux-scène nationale