Olivier Dubois
Si Olivier Dubois préfère se définir comme auteur plutôt que comme chorégraphe, c'est qu'il ne se considère pas comme un chercheur de mouvements. Pourtant, l'intensité du geste et la puissance de l'engagement sur le plateau sont des éléments marquants de ses créations. Interprète, il faisait déjà preuve d'une endurance et d'une audace étonnantes dans les pièces d'Angelin Preljocaj et de Jan Fabre. Avec l'humour qui le caractérise, il avoue lui-même n'avoir peur «ni de la douleur, ni du ridicule». Olivier Dubois n'a en effet pas froid aux yeux et se donne les moyens de ses ambitions. Depuis la création de Pour tout l'or du monde en 2006, il invente des formes aux partitions extrêmement réglées, dont la précision presque mécanique permet d'atteindre un état d'abandon, sur la scène comme dans la salle. Venu à la danse sur le tard, il intègre avec entrain l'histoire de cet art, à laquelle il recourt volontiers quand elle lui semble pouvoir servir ses projets : L'Après-midi d'un faune de Nijinski dans Faune(s), créé au Festival d'Avignon en 2008, Le Lac des cygnes dans Pour tout l'or du monde ou encore Le Boléro de Ravel dans Révolution. Les corps et le patrimoine sont pour lui les outils d'un travail d'ébranlement et de questionnement de ce qui fait, selon lui, humanité en l'Homme : la capacité de se dresser, de hurler, de résister. L'insurrection et la résistance sont au cœur de son projet Étude critique pour un trompe-l'œil, un cycle dans lequel s'inscrivent ses deux précédentes pièces, Révolution et Rouge ainsi que cette nouvelle création, Tragédie.
RB, avril 2012