Jan Fabre
On dit de lui qu'il ne dort jamais. Boulimique de travail, Jan Fabre intervient sur tous les fronts. Plasticien, il est l'auteur d'une œuvre protéiforme faite de dessins, de sculptures, de photographies et de performances qui investissent des lieux multiples, jusqu'au Louvre qui lui a consacré au printemps 2008 une importante exposition et la Biennale de Venise dont il sera l'invité cet été. Côté plateau, ses spectacles, dansés et joués avec musiques et textes, sont depuis trente ans l'une des sources les plus radicales du renouvellement de la scène contemporaine. Jan Fabre travaille le texte, le corps et ses excès, les apparences et leurs dérèglements, les humeurs et leurs palpitations, proposant une plastique de la saturation qui choque et fascine. Le Festival d'Avignon a accueilli l'artiste flamand à plusieurs reprises. Dès 1988, pour Das Glas im Kopf wird vom Glas. En 2000 pour My movements are alone like street dogs, puis en 2001 avec Je suis sang, conte de fées médiéval créé dans la Cour d'honneur et L'Ange de la mort en 2004, dansé et joué par sa muse, Ivana Jozic. On se souvient, en 2005, du Festival dont il fut l'artiste associé, avec notamment Histoire des larmes et ses deux monologues Le Roi du plagiat et L'Empereur de la perte. Après un passage remarqué l'an dernier avec le solo Another sleepy dusty delta day, il revient avec Orgie de la tolérance qui sera adapté au plein air dans une nouvelle version pour les Festivals d'Avignon et de Dubrovnik.
ADB, avril 2009