L'École des femmes
Mise en scène Didier Bezace
Avec Pierre Arditi (Arnolphe), Christian Bouillette (Chrysalde), Gilles David (Alain), Daniel Delabesse (Oronte), Thierry Gibault (Le Notaire et Enrique), Agnès Sourdillon (Agnès), Martine Thinières (Georgette), Olivier Ythier (Horace), Mona Vallery, Alexia Pio ou Gaïa Falvisaner (la petite fille, en alternance)
Collaboration artistique Laurent Caillon
Assistante à la mise en scène Dyssia Loubatière
Scénographie Philippe Marioge
Lumière Marie Nicolas
Costumes Cidalia da Costa
Coiffures et maquillage Cécile Kretschmar
Se baladant entre comédie et tragédie, L'École des femmes reprend le thème classique du conflit entre l'âge de raison et l'âge rebelle à la raison. Mais Molière va plus loin qu'il n'est jamais allé. Dans la relation d'Arnolphe, qui veut arrêter à sa porte le mouvement du monde, et d'Agnès, mise à l'écart pour être modelée à huis clos, il y a des éléments de mythologie : la naissance d'une femme, un conte à la Pygmalion, la lutte personnelle d'un homme avec un destin inéluctable. Peut-être faut-il lire aujourd'hui L'École d'Arnolphe tout autant que l'École des femmes, il se pense le maître du jeu alors qu'il a toujours cinq actes de retard sur les autres personnages. Mais c'est lui le cœur de la pièce. Obsessionnel et malheureux. Odieux et poignant. Monstrueux et humain. Pensif et pensant. Une conscience isolée que le spectacle, en créant une relation intime au sein d'un immense espace mythique, va rapprocher du double millier de consciences réunies chaque soir dans la Cour d'honneur. Arnolphe, en même temps que la pièce, passe son temps à frôler le tragique. La représentation pourra se situer dans cette incertitude des genres, en se souvenant que Molière, créateur du rôle, venait de découvrir qu'il ne serait jamais accepté comme tragédien et que, s'il entendait dire des choses terribles sur l'humanité, il ne pourrait le faire qu'en faisant rire.