Un projet du Festival d’Avignon, de la Fondation d’entreprise Hermès et de Mathilde Monnier
Comment transmettre les arts vivants ? C’est la question que pose ce programme en forme d’agora, imaginé en 2024 avec la Fondation d’entreprise Hermès et Mathilde Monnier. Transmission Impossible réunit cinquante jeunes artistes français et internationaux – pour la plupart boursiers de la Fondation d’entreprise Hermès – pour vivre le Festival d’Avignon comme un laboratoire de réflexion au rythme des spectacles, répétitions et rencontres. En compagnie de l’autrice et chorégraphe Cristina Morales, du cinéaste Patric Chiha et du dramaturge Stéphane Bouquet, Mathilde Monnier invite ces jeunes artistes à transformer la pensée mouvante en performances lors de sessions ouvertes au public. Destiné à ouvrir de nouveaux horizons artistiques, Transmission Impossible renouvelle à chaque édition son équipe pluridisciplinaire pour démultiplier les points de vue et les angles de recherche.
Transmission Impossible es un proyecto de inmersión, de intercambio y de investigación dentro del Festival d’Avignon para 50 artistas franceses e internacionales de las artes vivas. Los participantes se sumergirán en el Festival y se impregnarán de una edición-laboratorio para inventar el mañana.
Entretien avec Olivier Fournier, Mathilde Monnier et Tiago Rodrigues
Distribution
Coordination artistique et accompagnement pédagogique Mathilde Monnier (chorégraphe)
En complicité avec Stéphane Bouquet (auteur et dramaturge), Patric Chiha (cinéaste), Cristina Morales (autrice et chorégraphe)
Avec les artistes bénéficiaires des bourses d'études Artistes dans la Cité de la Fondation d’entreprise Hermès : Yassim Aït Abdelmalek, Jessim Belfar, Arthur Berthault, Matthieu Calvié, Malick Cissé, Robin Condamin, Luciana Costa-Piallat, Jade Crespy, Stéphane Delile, Nina Depays, Elena Dombrowski, Marina Escobar, Elsa Fafin, Ilonah Fagotin, Adam Fontaine, Barbara Ford, Pomme François-Ferron, Fantine Gelu, Ametonyo Gomes Da Silva, Paul Grassin, Ramo Jalilyan, Tristan Leroy, Vladimir Leroy, Woodina Louisa, Marie Mangin, Chloé Monteiro, Michael Nana, Ephraïm Nanikunzola, Apolline Peccarisi, Louise Phelipon, Lucas Resende Soares, Hugo Serre, Ehsan Shayanfard, Clara Thibault, Julia Touam, Alina Tshkovrebiva, Zaïna Yalioua
et treize jeunes artistes internationaux : Jessica Allemann, Jorge Ernesto Barrón, Mélanie Ferreira, Andréa Givanovitch, In Hwa Jin, Chou Kuan-Jou, Laura Kutkaitė, Zoé Lakhnati, Marco Mendonça, Aristeo Mora de Anda, Eunsil Noh, Eglė Švedkauskaitė, Hung Wei-Yao
Avec la participation des artistes, créateurs et créatrices, techniciens et techniciennes de la 78e édition du Festival d'Avignon
Cette édition de Transmission Impossible est dédiée à la mémoire de Titouan Maire.
Production
Production Festival d’Avignon, Fondation d'entreprise Hermès
Coproduction NTCH Taiwan National Theatre, Korean Foundation for International Cultural Exchange, Seoul Performing Arts Festival, Fondation Calouste Gulbenkian (Lisbonne), Lithuanian Theatre Information Centre, Association MM
Avec le soutien de l’Ambassade de France en Bolivie, Instituto Nacional de Bellas Artes y Literatura (Mexique), Lithuanian Culture Institute
En partenariat avec La Garance Scène nationale de Cavaillon
Remerciements La Criée – Théâtre national de Marseille, Les Tréteaux de France Centre dramatique national
À propos du projet
Transmission Impossible est un projet d’immersion, d’échange et de recherche pour des jeunes artistes, étudiantes et étudiants d’arts vivants au sein du Festival d’Avignon. Ce projet post-diplôme réunit pour beaucoup de jeunes talents des arts de la scène soutenus par la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son dispositif de bourses Artistes dans la Cité. Sous la coordination de Mathilde Monnier, les participantes et participants vivent le Festival d’Avignon comme un espace d’apprentissage et de tentative artistique, grâce à des ateliers et master classes. C’est aussi une agora du regard, où ces jeunes professionnels des arts disposent d’un accès privilégié à des spectacles, répétitions et rencontres avec les artistes de la programmation de cette édition du Festival. Chaque groupe de 25 participants et participantes vit une aventure qui dure une semaine, au sein d’un groupe composé de personnes venues de toute la France ainsi que d’autres pays et continents, avec l’opportunité de participer à des restitutions du projet ouvertes au public et aux professionnels.
Note d’intention artistique
Au sortir de leur formation, de jeunes artistes venus de toute la France mais aussi de l’étranger sont invités à plonger dans l’immensité des nuits d’Avignon comme dans le chaudron de tous les possibles : voir ensemble des spectacles, suivre des artistes au travail sur des plateaux hors normes, parler avec des scénographes, des éclairagistes, une inconnue, pénétrer les cuisines du festival. Quelque chose se transmettrait ainsi, non pas comme un savoir organisé, mais selon des hasards heureux, des circulations imprévues dans cette réserve inépuisable de savoir-faire, d’expériences et d’outils qu’est le Festival d’Avignon. Transmission impossible, non pas parce que rien ne peut jamais se transmettre de l’histoire des formes mais parce qu’est rêvée ici la possibilité que les idées esthétiques suivent des chemins détonants, improbables – c’était impossible mais c’est arrivé. La règle du jeu est donc celle-ci : proposer à de jeunes artistes d’inventer leur façon d’être spectateurs de la machine-festival (ses scènes et ses coulisses). Leur offrir ensuite la possibilité de partager leurs façons de sentir, de comprendre et de réagir, sous forme de workout dans l’église des Célestins qui sera dédiée à ce projet et qui ouvrira ses portes chaque fin de semaine pour des moments de performances, d’échange… et qui sait de transgression. Projet porté par quatre artistes : Stéphane Bouquet, Patric Chiha, Cristina Garcia Morales,
Mathilde Monnier Mathilde Monnier, janvier 2024
Mathilde Monnier se produit dans les compagnies de danse de Viola Farber et de François Verret avant de se lancer chorégraphie en 1984. D’oeuvre en oeuvre, elle défie les attentes en produisant des oeuvres toujours plus nouvelles. Sa nomination à la direction du Centre Chorégraphique National de Montpellier Languedoc-Roussillon en 1994 marque le début d’une période d’expérimentation avec d’autres domaines de l’art, et une réflexion sur le rôle de l’institution et son rayonnement. Ses spectacles tels que Pour Antigone, Déroutes, Les lieux de là, Surrogate Cities, Soapéra et Gustavia, El Baile, Black Lights… ont été joués sur les plus grandes scènes internationales. Elle alterne projets solo et travaux collaboratifs avec diverses figures du monde de l’art, comme Katerine, Christine Angot, La Ribot et Heiner Goebbels, ou encore Tiago Rodrigues. De janvier 2014 à juin 2019, elle est directrice du Centre National de la Danse basé à Pantin et Lyon. Depuis 2020, elle reprend son travail artistique dans un lieu appelé la Halle Tropisme, une coopérative créative et culturelle.
Patric Chiha est un cinéaste autrichien d’origines hongroise et libanaise, né en 1975 à Vienne. Après des études de stylisme de mode à l’Esaa Duperré (Paris) et de montage à l’Insas (Bruxelles), il réalise plusieurs courts et moyens-métrages, et documentaires (dont Les messieurs et Home) montrés dans de nombreux festivals. Son premier long-métrage, Domaine (2009), avec Béatrice Dalle, est sélectionné à la Mostra de Venise. Suivent Boys like us (2014) et les documentaires Brothers of the night (2016) et Si c’était de l’amour (2019), tous deux sélectionnés à la Berlinale. La bête dans la jungle (2023), également sélectionné à la Berlinale, est son cinquième long-métrage. Patric Chiha vit et travaille à Paris.
Stéphane Bouquet a publié plusieurs livres de poésie ou autour de la poésie (Les derniers en date, Neige écran en 2023 ; Le Fait de vivre en 2021 et La Cité de Paroles en 2018). On trouve en anglais deux de ses livres traduits. Il a proposé une traduction de divers poètes américains, qui ont pris à bras le corps la matière urbaine, dont Paul Blackburn, James Schuyler, Robert Creeley et quatre livres de Peter Gizzi. Sa dernière traduction en date de la poète Lindsay Turner est à paraître à l’été 2024. Il est par ailleurs et régulièrement dramaturge pour la chorégraphe Mathilde Monnier et le metteur en scène Robert Cantarella qui a monté sa première pièce Monstres. Il est enfin scénariste après avoir été longtemps critique aux Cahiers du cinéma. Il a publié des études sur Clint Eastwood, Gus Van Sant, Eisenstein et Pasolini et a co-écrit de nombreux films notamment de Sébastien Lifshitz.
Cristina Morales (Grenade, 1985) est diplômée en droit et en sciences politiques et est membre de la compagnie de danse contemporaine Iniciativa Sexual Feminina, basée à Barcelone. Elle est l’auteur d’un recueil de nouvelles et de quatre romans. Le dernier d’entre eux, Lecture facile, a reçu le Prix Herralde du roman en 2018, le Prix national du récit du ministère espagnol de la Culture en 2019 et Prix Internationale Literaturpreis – Haus der Kulturen der Welt du ministère allemand de la Culture en 2022, étant le première oeuvre espagnole à recevoir ce prix. En 2021, elle a été sélectionnée par la revue littéraire Granth parmi les meilleurs écrivains de langue espagnole de moins de 35 ans. Son oeuvre a été adaptée au cinéma, au théâtre et à la télévision et traduite dans une douzaine de langues.