La veille de la première, une générale se déroule devant un mur de photographes. Et après le premier lever de rideau public, des images du spectacle commencent à être diffusées via la presse, des sites ou encore des médias sociaux. Ces photos sont prises de face, et même si le cadrage peut être large ou serré, toutes donnent une image relativement objective de la représentation. Toutes seront le plus souvent ce que le public verra en salle. Mais quid des coulisses, des dessous et des dessus ? Les murs sont hauts à Avignon, les coulisses inattendues et les plateaux quelques fois secrets. À chaque salle, ses trucs et astuces, ses angles cachés, ses passerelles et escaliers…
Qui connaît la grande audience où sont dressées les loges du Palais ?
Qui connaît les grilles de La FabricA et ses hauteurs insoupçonnées ?
Qui connaît les recoins des Carmes d’où l’on peut voir venir les orages au lointain quand le spectacle continue à jouer ?
À chaque lieu, à chaque spectacle, à chaque représentation, des histoires de troupes, des histoires de public, des histoires de technique. Pour Un Rêve d’Avignon, nous avons eu envie de dévoiler ces autres points de vue. Quittons la face, pour rêver au caché !
Christophe Raynaud de Lage
Photographe depuis 1991, formé à l’École nationale Louis Lumière, Christophe Raynaud de Lage est un homme d’images.
Pendant plusieurs années, en parallèle à une activité très dense de travail en studio, et tout en réalisant de nombreux reportages dans l’univers de l’architecture d’intérieure, il a développé une sensibilité particulière pour le spectacle vivant. Il découvre notamment les arts de s la rue partir de 1989 avec le Festival international d’Aurillac dont il va devenir le photographe officiel pendant plusieurs années.
Passionné par les liens qui peuvent se tisser entre le jeu, le sens, la lumière et l’espace, son travail est le reflet de ce patient miroir où les couleurs et les formes se mêlent et se fondent, où l’énergie des acteurs, des danseurs ou des acrobates devient la matière vive de belles images. Tour à tour « chasseur » ou « pêcheur », attentif à l’intensité d’un regard, l’acuité d’un geste ou d’une posture, il sait attendre l’instant juste et parfait pour capturer la vérité au-delà de l’intention.
Il est depuis 2005 le photographe du Festival d’Avignon.
Sensible à la notion de compagnonnage, il multiplie les collaborations avec les metteurs en scène, les compagnies, les écoles, notamment le conservatoire national d'art dramatique, les institutions comme la Comédie Française, au sein desquelles il développe une approche complice, avec de nombreux artistes aussi bien dans le domaine du théâtre, du cirque contemporain ou de la danse.
Christophe Raynaud de Lage a publié une vingtaine d’ouvrages consacrés notamment au cirque, aux arts de la rue et réalisé différentes expositions.