Jacques le fataliste, variations

d'après Denis Diderot

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Avec France Culture

Le rappel d’un grand héritage français et européen, celui des Lumières.

François Morel, Anne Alvaro et Pascal Rénéric François Morel © David Desreumaux, Anne Alvaro © Isabelle Gabrielli et Pascal Rénéric © DR

Présentation

Cette nouvelle programmation de France Culture dans le Cour du musée Calvet cultive l’idée que la littérature, la poésie et le théâtre sont non seulement des armes mais aussi une forme de prise de distance, de « dépaysement » vis-à-vis de l’actualité. « Le grand écrivain est celui qui ose s’aventurer comme Don Quichotte », dit Enrique Vila-Matas, grand invité de cette programmation. Aussi le public est-il invité à une chevauchée aux côtés de quelques œuvres emblématiques, dans la langue de Cervantès mais aussi dans celle de Diderot. Humour et fantaisie garantis.

Jacques le fataliste de Denis Diderot

En hommage à Don Quichotte et Sancho Panza, nous avons choisi de faire entendre leurs héritiers, Jacques et son maître, saluant une oeuvre fondée sur « la raison, le pluralisme de la pensée et la tolérance » comme l’écrit Milan Kundera. Le rappel d’un grand héritage français et européen, celui des Lumières.

Jacques le Fataliste raconte les péripéties amoureuses, picaresques et bavardes d’un personnage aux yeux de qui le moindre de nos actes est prédéterminé. « Tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas est écrit là-haut. » Pourtant, Denis Diderot écrit en ouverture de son livre : « Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. » En prenant d’emblée le contrepied du fatalisme, Diderot place son récit sous l’égide de la fantaisie, du paradoxe, de la complexité, du jeu et, par-dessus tout, de la liberté. Cette oeuvre faite de trompe-l’oeil, d’adresses au public et de mises en abyme (et qui invente tout comme Laurence Sterne avec Tristram Shandy une forme de roman moderne) semble avoir été conçue comme une machine à fabriquer de la liberté. Celle des contes et des feuilletons, celle des conversations, celle des philosophes et celle des libertins, celle d’un art sans doctrine et celle des identités changeantes (c’est-à-dire celle des comédiens). Inutile de souligner à quel point Jacques le Fataliste est plus précieux que jamais.

Denis Diderot (1713-1784) Diderot est l’une des figures les plus attachantes de son siècle ; des plus déroutantes aussi, et des plus riches. Il est un penseur singulier qui a su prospérer dans des entreprises collectives. On lui doit bien sûr l’Encyclopédie (avec d’autres), l’invention de la critique d’art, des dialogues philosophiques et des contes libertins parus sans nom d’auteur et dans la clandestinité. Il a pu dire de lui-même : « Le hasard m’a mis la plume à la main. » Cette fois, le hasard avait bien fait les choses.

Distribution

Avec Anne Alvaro (la narratrice), François Morel (le maître), Pascal Rénéric (Jacques) et des élèves comédiens de l’ensemble 31 de l’École régionale d’acteurs de Cannes et de Marseille (ERACM) : Thomas Cuevas, Manon Tanguy et Carla Ventre
Musique originale
Olivier Longre
Réalisation
Baptiste Guiton
Libre adaptation
Pierre Senges
Assistanat à la réalisation
Jules Benveniste

Infos pratiques