DIE KABALE DER SCHEINHEILIGEN. Das Leben des Herrn de Molière

Le roman de Monsieur de Molière

d'après Mikhaïl Boulgakov

  • Théâtre
  • Spectacle
Archive 2017

Frank Castorf

Berlin / Première en France

Aujourd'hui que tout semble permis, que reste-t-il de la censure ? Devant qui l'artiste doit-il donner le change, chercher son crédit ?

DIE KABALE DER SCHEINHEILIGEN. Das Leben des Herrn de Molière, Frank Castorf, 2017 © Christophe Raynaud de Lage

Présentation

Pour mettre en lumière et chahuter les rapports entre l'artiste et le pouvoir politique, Frank Castorf convoque deux figures. Deux ? Quatre ? Bien plus. D'abord : Mikhaïl Boulgakov, écrivain privé de publications, metteur en scène privé de représentations. Ensuite : Molière, auteur, acteur et chef de troupe reconnu et choyé par la cour, jusqu'à sa chute. Puis leurs juges : Staline pour l'un, Louis XIV pour l'autre. Figures multiples, elles sont aussi des personnes que Molière et Boulgakov connaissent directement. Le Français répond à une commande du roi par L'Impromptu de Versailles. Le Russe s'y réfère pour créer, trois cents ans après, La Cabale des dévots et Le Roman de Monsieur de Molière. Mais c'est mal connaître le célèbre metteur en scène allemand que de croire qu'il se contenterait de ces textes. Il fait entrer dans Die Kabale der Scheinheiligen d'autres grands, de Jean Racine à Rainer Werner Fassbinder, et l'éclaire de dialogues nés au cours des répétitions... Une manière de faire surgir son propre lien à l'autorité allemande qui l'a dessaisi récemment du « théâtre du peuple », la Volksbühne. Aujourd'hui que tout semble permis, que reste-t-il de la censure ? Devant qui l'artiste doit-il donner le change, chercher son crédit ?

Né à Kiev en 1891, Mikhaïl Boulgakov est d'abord médecin. Il écrit ses premiers récits en parallèle de son incorporation volontaire dans l'armée blanche. À partir de 1920, il se consacre à l'écriture et au théâtre. Jugée pessimiste et rétrograde par le régime, sa première pièce lui vaut une série d'interdictions de publication et de représentation de ses oeuvres, pourtant nombreuses. Metteur en scène adjoint au Théâtre d'art de Moscou, il écrit La Cabale des dévots (1930) et Le Roman de Monsieur de Molière (1932) où il entame sa réflexion sur les rapports entre art et pouvoir. Il la poursuit dans une autobiographie satirique, Le Roman théâtral (1936), et la déploie dans son chef-d’œuvre, Le Maître et Marguerite, qu'il commence en 1929 et auquel il travaille jusqu'à sa mort en 1940.

Distribution

Textes Mikhaïl Boulgakov, Pierre Corneille, Rainer Werner Fassbinder, Molière, Jean Racine
Traduction Thomas Reschke
Mise en scène Frank Castorf
Dramaturgie Sebastian Kaiser
Musique Sir Henry / Scénographie Aleksandar Denic
Lumière Lothar Baumgarte
Vidéo Andreas Deinert, Mathias Klütz, Kathrin Krottenthaler
Son Klaus Dobbrick, Tobias Gringel
Costumes Adriana Braga

Avec Jeanne Balibar, Jean-Damien Barbin, Frank Büttner, Jean Chaize, Brigitte Cuvelier, Georg Friedrich, Patrick Güldenberg, Sir Henry, Hann Hilsdorf, Rocco Mylord, Sophie Rois, Lars Rudolph, Alexander Scheer, Daniel Zillmann

Production

Production Volksbühne am Rosa-Luxemburg-Platz
Avec le soutien du Goethe Institut / Ministère allemand des Affaires étrangères pour la 71e édition du Festival d'Avignon

Le Roman de Monsieur de Molière de Mikhaïl Boulgakov, traduction Michel Pétris, est publié aux éditions Gallimard

La Cabale des dévots de Mikhaïl Boulgakov, traduction Jean-Louis Chavarot, Françoise Flamant, Christiane Rouquet et Édith Scherrer, est publié dans Le Maître et Marguerite et autres romans suivi de Théâtre, Œuvres II par les éditions Gallimard dans la collection Bibliothèque de la Pléiade (n°505)

Infos pratiques

Photos

Audiovisuel

En savoir plus