Quelle politique de l'art ?

Le Théâtre des idées

  • Théâtre des idées
Archive 2009

Animé par Nicolas Truong

Présentation

Flatté par l'industrie culturelle, le spectateur est largement méprisé par la critique esthétique et la radicalité politique. Car, contrairement aux créatifs, le spectateur serait passif. À l'inverse des acteurs, il demeurerait un consommateur. Philosophe attaché à l'égalité des intelligences, Jacques Rancière s'est attaché à défaire ce poncif qui, de Platon à Guy Debord, fait du théâtre, des images et de la représentation, des scènes d'illusion. À partir d'une réflexion sur la place du spectateur, il explore les conditions de possibilité théoriques et pratiques d'un art politique. La distinction entre le voir et le faire a toutefois donné lieu à de belles constructions artistiques qui ont tenté d'effacer cette vieille relation de subordination. Divergents sur la forme, mais convergents sur le fond, le théâtre épique de Bertolt Brecht et celui de la cruauté d'Antonin Artaud ont ainsi cherché à abolir cette dangereuse séparation. Le premier par la distanciation, le second par la fusion. Or un spectateur ne reste pas inactif, mais compare, relie, critique et « compose son propre poème avec les éléments du poème en face de lui », explique Jacques Rancière dans Le spectateur émancipé (2008). Il n'y a donc pas d'un côté ceux qui savent et de l'autre ceux qui subissent, les badauds qui ingurgitent bêtement les images et ceux qui les réfléchissent. Pour Rancière, nous sommes tous égaux devant le « partage du sensible ». Quels sont les grands modèles de la politique de l'art théâtral, de Brecht à Craig ? Le théâtre peut-il être considéré comme une assemblée politique ? A-t-on vraiment besoin de théâtre pour former des citoyens ? Après l'ère du soupçon, le philosophe ouvre une nouvelle séquence pour le spectateur, celle de l'émancipation.

Distribution

Avec Jacques Rancière philosophe

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