La Menzogna

(Le Mensonge)

de Pippo Delbono

  • Théâtre
  • Spectacle
Archive 2009

Pippo Delbono

Modène

La Menzogna © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

En pénétrant dans l'usine ThyssenKrupp de Turin, calcinée après un incendie qui fit sept morts parmi les ouvriers, Pippo Delbono ne savait pas qu'il serait dans l'obligation de faire entendre le silence assourdissant qui l'enveloppait. Il ne savait pas qu'il convoquerait ses acteurs pour faire résonner ce qui n'est pas raisonnable, ce qui n'est pas audible. Il ne savait pas qu'il associerait aux images du réel celles de la fiction, en particulier celles du peintre Francis Bacon. Il ne savait pas qu'il s'interrogerait sur ses propres mensonges, sur ses propres omissions et se mettrait en scène dans un spectacle qui traverse toutes les formes de théâtralité. Comme toujours chez Pippo Delbono, les corps sont au centre : corps à la présence massive occupant tout l'espace ou silhouettes en clair-obscur, traversant les zones d'ombre d'un plateau où la mort rôde et s'agite ; corps qui disent l'intranquillité, le déséquilibre, la violence des rapports, dans et hors l'usine. Simulacres, travestissements, jeux de masques et accompagnements musicaux mêlant Wagner à Stravinski sont mis au service d'une fable moderne qui joue des brisures et des cassures, interdisant toute connivence paisible entre acteurs et spectateurs. C'est un théâtre lié à la vie qui s'exprime ici, un théâtre à la fois civique et fantasmatique. Un théâtre où Pippo Delbono lui-même se met à nu au milieu de ses fidèles et étonnants comédiens, dont la présence rayonnante rappelle par instants celle des interprètes de Pina Bausch ou de Tadeusz Kantor. Un théâtre du risque et de l'inconfort qui sait aussi faire la part belle à la tendresse et à l'émotion, à la douceur d'un corps exposé. Créant le trouble, offrant des images inoubliables, il se développe comme un long cri aux intensités multiples, un cri d'amour et de rage. JFP

Distribution

conception et mise en scène: Pippo Delbono
scénographie: Claude Santerre
lumière: Robert John Resteghini
son: Angelo Colonna
costumes: Antonella Cannarozzi
avec: Dolly Albertin, Gianluca Ballarè, Raffaella Banchelli, Bobò, Pippo Delbono, Lucia Della Ferrera, Antonella De Sarno, Ilaria Distante, Claudio Gasparotto, Gustavo Giacosa, Simone Goggiano, Mario Intruglio, Nelson Lariccia, Julia Morawietz, Mr. Puma, Gianni Parenti, Pepe Robledo, Grazia Spinella

Production

coproduction: Emilia Romagna Teatro Fondazione (Modène), L'Union européenne dans le cadre du projet Prospero, Fondazione del Teatro Stabile di Torino (Turin),
Teatro di Roma (Rome), Théâtre du Rond-Point-Paris, Maison de la Culture d'Amiens, Malta Festival (Poznan)

Infos pratiques

Photos

Audiovisuel

En savoir plus