La Divine Comédie

Lecture avec France Culture

de Dante

  • Lecture
  • Spectacle
Archive 2008

Valérie Dréville

Paris / Création 2008

La Divine Comédie © DR

Présentation

lecture dirigée par: Valérie Dréville (artiste associée)


C'est le désir d'apprendre qui semble être au coeur de la démarche d'actrice de Valérie Dréville, plus encore que le désir de jouer, et c'est cela sans doute qui fait de son parcours un parcours atypique, riche d'aventures et d'expériences fortes qui la transforment et lui permettent d'être toujours là où on ne l'attend pas forcément. Apprendre et transmettre, bien sûr, car Valérie Dréville ne veut pas s'isoler dans une pratique individuelle dont la stérilité serait totalement étrangère à sa nature, elle qui aime par-dessus tout partager. Apprendre à l'École du Théâtre national de Chaillot avec Antoine Vitez, son premier maître, celui qui lui enseigne qu'il faut chercher à l'extérieur de soi. Sous sa direction elle jouera dans des spectacles phares des années quatre-vingt : Électre de Sophocle, Le Soulier de satin de Paul Claudel, La Vie de Galilée de Bertolt Brecht, La Célestine de Fernando de Rojas. Apprendre avec Claude Régy, un maître rencontré au Conservatoire national supérieur d'Art dramatique de Paris qu'elle a intégré à sa sortie de l'École de Chaillot. Avec Claude Régy, elle explore une autre dimension du jeu théâtral, qu'elle n'oppose pas à celle d'Antoine Vitez mais au contraire qu'elle utilise comme un prolongement de ce qu'elle a déjà appris. Avec lui, elle va au plus profond d'elle-même pour laisser à son inconscient la possibilité de s'exprimer, et grâce à lui elle traversera les univers de Gregory Motton (La Terrible Voix de Satan), de Jon Fosse (Quelqu'un va venir puis Variations sur la mort), de David Harrower (Des couteaux dans les poules), de Henri Meschonnic (qui a traduit les psaumes bibliques réunis dans Comme un chant de David) et Maurice Maeterlinck (La Mort de Tintagiles). Entrée à la Comédie-Française comme pensionnaire à la demande d'Antoine Vitez, nommé administrateur en 1988, elle y fera la rencontre d'un troisième maître, le metteur en scène russe Anatoli Vassiliev qui lui demande de jouer dans Bal masqué de Lermontov. Sous sa direction, elle joue notamment dans Médée-Matériau de Heiner Müller, plusieurs saisons de suite à partir de 2002. Elle avait auparavant joué dans Amphitryon de Molière, puis a assuré à la demande d'Anatoli Vassiliev le “training verbal” de ses camarades de la Comédie-Française pour une nouvelle création d'Amphitryon par le maître russe en 2002. La rencontre avec Anatoli Vassiliev a été décisive pour l'actrice, non seulement pour les spectacles dans lesquels il lui a été permis de jouer, mais aussi et peut-être avant tout parce que cela a été synonyme d'un retour à la formation. Valérie Dréville a acquis à travers cette rencontre une connaissance de l'école russe et de la tradition issue de Stanislavski, et a découvert le coeur de la recherche d'Anatoli Vassiliev: une volonté d'aller vers un théâtre des idées qui s'exprime par un travail sur la parole. Pour ce faire, elle apprend le russe et effectue plusieurs séjours dans son théâtre-école de Moscou. Ces périodes intensives d'apprentissage ne l'empêchent pas de travailler tant au cinéma (avec Jean- Luc Godard, Alain Resnais, Philippe Garrel, Arnaud Desplechin, Nicolas Klotz, Michel Deville) qu'au théâtre avec Alain Françon qui la dirige dans deux pièces de Edward Bond (Pièces de guerre en 1994 et Chaise en 2006), Luc Bondy pour lequel elle sera une Phèdre inoubliable, Aurélien Recoing qui lui propose de jouer dans Tête d'or de Paul Claudel, mais aussi Bruno Bayen, Jean-Pierre Vincent, Lluis Pasqual, Julie Brochen... Pour chacun de ces metteurs en scène, elle est toujours prête à se remettre en question, apportant son énergie, sa disponibilité, son engagement pour faire vivre un théâtre “aventureux” qui s'adresse à un public curieux de ces aventures, de ces découvertes. Au Festival d'Avignon, elle a joué dans Le Soulier de satin de Paul Claudel, mise en scène d'Antoine Vitez (1987) dans la Cour d'honneur du Palais des papes, La Célestine de Fernando de Rojas, mise en scène d'Antoine Vitez (1989), Pièces de guerre d'Edward Bond, mise en scène d'Alain Françon (1994), Amphitryon de Molière, mise en scène d'Anatoli Vassiliev (1997), Médée-Matériau de Heiner Müller, mise en scène d'Anatoli Vassiliev (2002) et Chaise d'Edward Bond, mise en scène d'Alain Françon (2006). Elle a travaillé avec Julie Brochen en portant un regard sur la mise en scène de L'Échange de Paul Claudel, présenté au Festival d'Avignon 2007. Elle a également réalisé de nombreuses lectures, dont dernièrement celles des poèmes d'Otto Tolnaï en 2006 et des poèmes de Robert Desnos en 2007.

Dans ce texte océan de La Divine Comédie, Valérie Dréville a choisi quelques chants qu'elle fera entendre, entourée par cinq comédiens, dans la Cour d'honneur du Palais des papes, au cours d'une lecture unique associant la langue française de la traduction de Jacqueline Risset et la langue italienne originale de Dante. À travers les trois chants de l'Enfer, les quatre chants du Purgatoire et les deux chants du Paradis qu'elle a choisis, c'est la trajectoire, la marche de Dante dans cette immense forêt obscure que Valérie Dréville a voulu privilégier en faisant entendre aussi les voix des compagnons de route du poète. C'est la figure centrale de Béatrice, la femme adorée par le poète, rencontrée lorsqu'ils avaient respectivement 8 et 9 ans, revue deux fois sans jamais lui parler, qui sera présente sur le plateau, cette femme aimée dont il est systématiquement séparé et pour laquelle il commence cette longue traversée. En collaboration avec Romeo Castellucci, Valérie Dréville fera surgir le feu brûlant qui dévore le poète et qui, en même temps, le pousse dans cette quête de la femme dont l'image cristallise l'absolu de l'amour. De la Béatrice de La Divine Comédie à l'Ysé de Partage de midi, il y a pour Valérie Dréville un lien évident, une proximité que Paul Claudel lui-même a ressenti en citant Dante dans ses Odes.

Distribution

traduction: Jacqueline Risset
lecture dirigée par: Valérie Dréville
collaboration artistique: Romeo Castellucci
collaboration à la dramaturgie: Serge Maggiani
musique originale: Scott Gibbons
avec: Valérie Dréville, Michaël Lonsdale, Serge Maggiani, Serge Merlin, Redjep Mitrovitsa, Dominique Valadié
réalisation radiophonique: Blandine Masson
texte publié aux éditions Garnier-Flammarion

Production

coproduction Festival d'Avignon, France Culture
retransmission en direct sur France Culture

Infos pratiques

Photos

En savoir plus