Genèse n°2

de Antonina Velikanova et Ivan Viripaev

  • Théâtre
  • Musique
  • Spectacle
Archive 2007

Galin Stoev

Liège / Sofia / Moscou

Génèse n°2 © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

Originaire de Varna, en Bulgarie, Galin Stoev est diplômé de l'Académie nationale des Arts du théâtre et du cinéma de Sofia où il fait ses débuts de comédien et metteur en scène en 1991. Il y crée de nombreux spectacles dont Madame de Sade de Mishima ou Le Cercle de craie causasien de Bertolt Brecht. Très vite, ses activités le mènent sur les scènes internationales.
En Slovénie, il met en scène Marivaux, Les Jeux de l'amour et du hasard, en Macédoine, Antigone à Technoland d'après Sophocle. Il se produit à Berlin, est invité en tant qu'artiste en résidence au Royal International Theater de Londres. Il travaille aussi à Leeds, Bochum, Stuttgart notamment, avant de s'installer à Bruxelles. Là, il rassemble un groupe de comédiens français, belges et suisses rencontrés à l'occasion d'une master-class, avant de créer sa propre compagnie, Fingerprint. Une autre rencontre déterminante dans son parcours est la complicité qui le lie au jeune auteur russe Ivan Viripaev dont il a mis en scène plusieurs textes : Les Rêves (2002), Oxygène et Genèse n°2. Galin Stoev fait partie d'une nouvelle génération théâtrale, dont le travail de création, issu des transformations subies dans les pays de l'Est, se fait connaître au tournant des années 2000.

La nature hybride du texte, “aux limites de la langue et de la narration, là où dialogue et discussion sont chargés d'un sens profondément politique”, est pour Ivan Viripaev l'occasion d'évoquer une autre forme de réalité et de dictature, celle de la relativité où l'homme perd ses points de repère. Tel un “voyage au cœur d'une conscience moderne déconstruite”, c'est ainsi que le dramaturge russe s'est fait connaître, tout d'abord à Irkoutsk, sa ville natale, en Sibérie, où il a été comédien avant de fonder une première compagnie indépendante, Espace de jeu. Le succès de sa première pièce, et son propos peu orthodoxe, Les Rêves, l'amène à s'installer à Moscou où il participe au Centre de la pièce nouvelle et sociale Teatr.doc, espace de recherche et de création où se retrouvent de jeunes artistes. Auteur dramatique, scénariste et metteur en scène, Ivan Viripaev se fait rapidement connaître, notamment à travers la mise en scène de Viktor Ryjakov de son texte Oxygène, également mis en scène par Galin Stoev en 2004. Parmi ses plus récentes œuvres, un long métrage, Euphorie, et Juillet, mis en scène à Moscou en 2006.

Dans Genèse n°2, il y a d'abord Dieu, la femme de Loth, le prophète Jean, trois personnages. Il faut aussi compter avec d'autres présences, celle du texte et de ses deux auteurs : Ivan Viripaev, personnalité remarquée du nouveau théâtre russe, et Antonina Velikanova, figure réelle ou fictive, patiente psychiatrique souffrant de schizophrénie et se prenant pour la femme de Loth. Écrire comme on compose une partition musicale, agencer les fragments du récit – reflet d'une identité éclatée et plus largement du sujet contemporain –, c'est l'affaire d'Ivan Viripaev, qui, pour donner forme au texte remis par la jeune femme, y ajoute une partie de leur correspondance ainsi que des chants comiques attribués au prophète Jean.
Comment décoller du réel ? La question du dramaturge revient comme une ritournelle. Cette obsession est reconduite dans la mise en scène de Galin Stoev, autre figure de ces nouvelles démarches théâtrales. D'origine bulgare, installé à Bruxelles depuis deux ans, Galin Stoev entretient avec l'auteur sibérien une complicité de travail qui l'a conduit à monter plusieurs de ses pièces. Genèse n°2 traverse différents styles : “dramatique, documentaire, épistolaire et poétique”, mais aussi différentes temporalités : retour au mythe, au Verbe, à travers un propos profondément ancré dans la réalité. Avec une scénographie en miroirs et reflets, trois acteurs et trois musiciens, Galin Stoev orchestre cette écriture polyphonique dans un dispositif qui en réfléchit la fragilité du côté de l'être mais aussi la musicalité de la langue, sa tonalité prophétique, son questionnement sur le sens, de la croyance au nihilisme, dans toutes les nuances de son adresse au public. IF

Distribution

traduction française de: Tania Moguilevskaia, Gilles Morel
mise en scène: Galin Stoev
avec: Céline Bolomey, Vincent Lécuyer, Antoine Oppenheim
et les musiciens :Mélanie Evrard (violon), Marine Horbaczewski (violoncelle), Michel Lambert (accordéon)
scénographie, lumière, vidéo: et costumes Saskia Louwaard, Katrijn Baeten
musique originale: Sacha Carlson
texte à paraître aux éditions Les Solitaires Intempestifs en juin 2007

Production

production: Théâtre de la Place-Liège - Centre dramatique de la Communauté française, Centre européen de créations théâtrales et chorégraphiques
en coproduction avec: la Compagnie Fingerprint (Bruxelles)
avec l'aide de: la Ministre-Présidente, de la Ministre de la Culture et du ministère de la Culture de la Communauté française de Belgique - Service Théâtre et du Commissariat général aux Relations internationales

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