La Tour de la Défense

de Copi

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  • Spectacle
Archive 2006

Marcial Di Fonzo Bo

France

La Tour de la Défense © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

Parisien d'adoption depuis 1987, le comédien argentin Marcial Di Fonzo Bo fut élève de l'École du Théâtre national de Bretagne avant de travailler successivement avec Claude Régy, Matthias Langhoff – pour lequel il sera Richard III – Rodrigo García, Olivier Py, Luc Bondy…
Membre fondateur de la troupe du Théâtre des Lucioles à Rennes, il met en scène Copi, un portrait en 1998, puis au Chili Eva Perón de Copi en 2001.
Alternant ses activités d'acteur et de metteur en scène de théâtre et d'opéra (Honnegger et Salieri), il reste attaché à sa troupe et travaille essentiellement sur des auteurs contemporains : Fassbinder, Genet, Lars Norén, Leslie Kaplan, Philippe Minyana, Pier Paolo Pasolini et Copi, avec l'œuvre duquel il trace un chemin exigeant et inventif. Il fait ainsi entendre de nouveau le plus français des auteurs argentins, celui qui fit du français sa langue « maîtresse ».

Raul Damonte Botana dit Copi est né à Buenos Aires en 1939 dans une famille d'intellectuels argentins et décédé à Paris en 1987. Il se fait connaître dès son arrivée en France en 1963 par les dessins qu'il publie dans Le Nouvel Observateur. Il choisira la langue française pour s'exprimer dans ses romans et ses pièces de théâtre qui vont faire de lui une personnalité exceptionnelle dans les milieux culturels français des années soixante-dix. Auteur, metteur en scène, acteur, dessinateur – ses talents divers et multiples sont mis au service d'une dérision et d'un humour décapant traversant toutes ses activités. Revendiquant une marginalité assumée, il provoque et séduit, mettant sa fantaisie ironique et sa générosité au cœur de son œuvre. De La Journée d'une rêveuse en 1968 à son ultime pièce Une visite inopportune, dans laquelle il met en scène sa propre mort, c'est de lui qu'il parle sans cesse, entre l'Argentine et la France, témoin implacable de son époque mais toujours avec un regard tendre et décalé.

Une traversée de l'œuvre protéiforme de Copi, composée de deux pièces de théâtre, Loretta Strong et La Tour de la Défense, et d'un lever de rideau, Les poulets n'ont pas de chaises, joué et mis en scène autour des dessins, en particulier ceux de La Femme assise. Le provocateur des années soixante-dix - quatre-vingt semble encore plus « moderne » aujourd'hui, plus directement en prise avec notre monde, comme une sorte de précurseur, d'artiste-messie toujours entre rires et drames… De 19 heures à minuit passé, dans un lieu unique, il est possible de faire ce parcours en une fois ou par étape en suivant le guide, l'acteur et metteur en scène Marcial Di Fonzo Bo.
Pour ce projet, le Théâtre des Lucioles, en complicité avec le Théâtre Dromesko, a rebâti la Volière Dromesko, ce lieu forain et poétique conçu par Lily et Igor à la fin des années quatre-vingt. Son squelette se redresse, vêtu d'une nouvelle peau, et devient une immense lanterne magique où les dessins de Copi apparaîtront aussi vivants que les acteurs.
Des écrans circulaires et une superposition des rideaux, tulles et praticables dessinent l'enceinte de ce vaste lieu public rebaptisé « Oh ! Caracol ».

Avec La Tour de la Défense, Copi écrit sa pièce la plus construite, la plus « classique » peut-être, une comédie métaphysique qui met sur scène six personnages réunis pour une soirée de réveillon dans une tour de la Défense un 31 décembre 1976.
Entre vaudeville et drame psychologique, Copi écrit une œuvre inclassable dans une totale liberté d'invention dramaturgique. Querelle d'amoureux, sauvetage de mouette, préparation d'un dîner à base de ragoût de boa et de rat pimentent ce huis clos qui vire au polar quand on découvre dans une valise le corps d'une petite fille… Les situations délirantes s'enchaînent, entraînant les spectateurs dans une course de plus en plus folle où le rire se fige parfois lorsque Copi nous oblige à regarder la solitude de ses personnages, leur impossibilité à être dans un monde qui isole et détruit.
C'est ce regard grave et sans concession mais toujours drôle et ironique sur l'amour et le désamour que Marcial Di Fonzo Bo a su mettre en scène avec un mélange de légèreté et de rigueur offrant aux acteurs, qui en profitent pleinement, la même liberté que celle que Copi revendiquait en tant qu'auteur. Il leur permet ainsi de rendre émouvants et proches des personnages parfois à la limite extrême de la caricature qui tentent, désespérément mais toujours énergiquement, de ne pas chuter dans le gouffre au bord duquel ils dansent, attendant une Apocalypse prévisible puisque, comme le dit Copi, « Dieu arrive parfois si soudainement »…
Jean-François Perrier

Distribution

mise en scène Marcial Di Fonzo Bo / Théâtre des Lucioles
avec : Jean-François Auguste, Marcial Di Fonzo Bo, Marina Foïs, Mickaël Gaspar, Pierre Maillet, Clément Sibony
avec la collaboration artistique de : Élise Vigier
décor : Vincent Saulier / in-situ architectures
lumières : Maryse Gautier
vidéo : Bruno Geslin assisté de Clément Martin
son : Teddy Degouys
conception des poupées et animaux : Anne Leray
costumes : Laure Mahéo
Marina Foïs est habillée par : MISSONI
directrice de production : Coralie Barthélemy

Production

Coproduction : Théâtre national de Bretagne (Rennes), MC 93 Bobigny, TnBa-Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, Le Maillon-Théâtre de Strasbourg
Production déléguée pour Avignon : Théâtre des Lucioles (Rennes)
avec la participation artistique du : Jeune Théâtre national
texte publié : aux éditions Christian Bourgois
Marcial Di Fonzo Bo est artiste associé au Théâtre national de Bretagne (Rennes)

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