Mue - Première mélopée

Depuis 1990, Jean Lambert-wild met en scène ses propres textes et ceux d'auteurs comme Sénèque, Gombrowicz, Bond, Kafka, Alloula. Tout en étant artiste associé au Granit, Scène nationale de Belfort, il est directeur artistique, depuis 1998, de la Coopérative 326 qu'il a fondée avec le compositeur Jean-Luc Therminarias. Voulue comme une communauté où il serait possible d'inventer de nouvelles perspectives narratives, scénographiques, poétiques, musicales, chorégraphiques ou plastiques, la Coopérative fonctionne selon les codes en vigueur dans la marine à voile. Depuis 2001, les membres de la Coopérative ont participé, entre autres, à la création d'Orgia, Spaghetti's Club, Crise de nerfs-Parlez-moi d'amour-. Utilisant les possibilités des nouvelles technologies, tant au niveau du son, de l'image que de la lumière, le travail de Jean Lambert-wild et de ses compagnons est de créer un univers mental en développant des effets sonores et visuels qui déréalisent l'espace physique et permettent d'entrer dans un autre monde. Sommes-nous dans le réel, dans l'imaginaire ? Certainement dans un théâtre où la magie a toute sa place pour parler d'un monde en plein bouleversement, où l'humour doit accompagner le désespoir et la ruse permettre de lutter contre les menaces qui pèsent sur l'homme et sur l'art.


Jean Lambert-wild nous invite à quitter la cité d'Avignon et les lieux traditionnels de représentations du Festival pour rejoindre le château de Saumane et son parc arboré. Premier voyage nécessaire pour en entamer un second à l'écoute de la parole des Xavante et, dans la nuit, partager leurs mythes dans un moment d'ailleurs, d'outre-Atlantique, au milieu du Mato Grosso brésilien. C'est au travers des rêves que Jean Lambert-wild a rencontré la communauté du village d'Etênhiritipa, avant de la rejoindre à trois reprises pour établir un lien qui lui a permis de mettre en œuvre ce Warã poétique et musical pour neuf voix, percussion, voix électronique, forêt de ballons et installation sonore. C'est au centre du village que se trouve le Warã – “conseil des Anciens”–, lieu de réunion des Xavante – les A'uwé Uptabi, “peuple de vérité” –, qui, deux fois par jour, se regroupent pour parler et prendre les décisions concernant la vie de la communauté. Lieu de la parole collective où, à la différence de nos sociétés qui privilégient la parole individuelle, le discours d'un orateur est mêlé aux commentaires de l'auditoire. C'est dans le cercle d'un Warã que les spectateurs seront convoqués pour retrouver les rêves qui maintiennent en vie ce lien qui nous unit, interprétés par les membres de la communauté Xavante et de la Coopérative 326. Ce ne sera donc pas un voyage ethnographique mais un voyage onirique qui sera proposé, pour découvrir les Xavante, ceux qui maintiennent leur tradition vivante pour les générations futures et dont la rencontre nous offrira un autre chemin pour penser notre rapport au monde, un “sentier que l'on croyait définitivement disparu”.

composition Jean-Luc Therminarias
mise en scène Jean Lambert-Wild
Voix et caractères : Marcos Sibru Xavante, Paulo Francisco Supretaprã, Ronaldo Waato Xavante, Mario Wadzaitiwe, Robertinho Waorinatse, Bénédicte Debilly, Jacqueline Humbert, Benoît Lambert, Marc le Glatin, Laure Thièry
Percussionniste : Jean-François Oliver
Voix électronique : Stéphane Pelliccia
Texte et direction : Jean Lambert-wild
Musique : Jean-Luc Therminarias
Lumières : Renaud Lagier
Costumes : Françoise Luro
Coordinatrices de production au Brésil : Julia Gomes, Cristina Floria
Coordination de la production à l'Aldeia Xavante : Cristina Floria, Paulo Supretaprã

En compagnie : de l'Adami
Production déleguée : le Granit - Scène nationale de Belfort
Coproduction : Coopérative 326, Le Granit - Scène nationale de Belfort, MC93 - Maison de la Culture de la Seine-Saint-Denis (Bobigny), Festival d'Avignon, CDDB - Théâtre de Lorient, La Halle aux grains - Scène nationale de Blois, GMEM Centre national de Création musicale de Marseille, Ars Numerica, l'UTBM, la CCAS
Avec le soutien : des Consulats de France de São Paulo et de Rio de Janeiro, des SESC de São Paulo, de Riocenacontemporânea Festival, de la convention AFAA - Drac Région Franche-Comté, du programme “Tintas Frescas”, de Brésil-Brésils (année du Brésil en France 2005), de la Dicream et de la Spedidam
Remerciements : à la communauté Xavante de l'Aldeia de Pimentel Barbosa et à la Funai
Accueil au festival d'Avignon avec le soutien : du Conseil général de Vaucluse, de la communauté de Communes du pays des Sorgues et des monts de Vaucluse et la Commune de Saumane