Trente années séparent l'accession d'Antoine Vitez à la direction de Chaillot de celle de Jean Vilar en 1951. La mémoire qui habite le lieu devient pour le metteur en scène qui vient d'Ivry, un prétexte à se pencher sur la fonction du théâtre, et sur la charge qui repose à présent sur lui, acteur si longtemps en mal de travail, traducteur aussi, et marxiste. Autant de considérations sur le métier de metteur en scène, sur celui de comédien comme sur le regard que le citoyen porte sur le monde. L'univers politique change, les méditations de l'artiste s'adaptent nécessairement à ces variations historiques, tout en restant fidèles à une formation internationaliste qui ne quittera jamais celui qui toujours questionne. C'est cette parole spontanée entre Antoine Vitez et Emile Copfermann, écrivain et journaliste, que le metteur en scène Daniel Soulier – acteur vitézien –, a su saisir pour la faire retomber sur le public. Antoine Vitez était un homme du Verbe, sensible aux mots et à leurs significations secrètes : deux comédiens proposent de s'insinuer dans les entrelacs langagiers de Vitez afin que le spectateur d'aujourd'hui, l'acteur à venir peut-être, sachent de quoi l'art et la politique sont faits, et comment on peut les penser.
Distribution
mise en scène Daniel Soulier
en collaboration avec : Jeanne Vitez
Adaptation : Daniel Soulier
Avec : Jean-Claude Durand (Antoine Vitez) et Daniel Soulier (Emile Copfermann)
Scénographie et costumes : Camilla Barnes
Production
Coproduction : Théâtre national de Chaillot, Festival d'Avignon, Le Fanal-Scène nationale de Saint-Nazaire et l'Association des Amis d'Antoine Vitez