La scène est une architecture. Boîte, espace confiné, zone d'enfermement. La blancheur y est aseptisée. Dedans, sept femmes se débattent. Des murs, le spectateur croit cerner de minuscules ouvertures et du plafond, sentir un mécanisme qui répond à chaque geste déplacé. Une structure vivante comme un incessant rappel à l'ordre... Mais cela serait sans compter que les corps sont corps et frissonnent, trépignent, convulsent. Petit à petit quelque chose opère, un rituel naît. Empruntant à la danse, aux arts plastiques, au théâtre, au cinéma anthropologique, constituant ainsi un univers artistique protéiforme, Phia Ménard entraîne le public dans une expérience tellurique qui va le plonger au coeur des combats contre les normes, au coeur des revendications pour des identités libres. Il est question de défier le pouvoir patriarcal, de s'extraire de l'assignation des genres, en apportant de nouveaux gestes, de nouveaux rituels poétiques qui vont nourrir notre imaginaire.
Phia Ménard pour "Saison sèche"
- magazine