Clément Bondu pour "Dévotion"

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Si en apparence le spectateur reconnaît une chambre d'hôtel où les exilés du monde se retrouvent sans savoir où aller, il comprend très vite que le propos de l'écrivain Clément Bondu n'est pas de travailler à un nouveau réalisme. Au contraire... Depuis deux ans, le jeune metteur en scène interroge la possibilité d'un rituel théâtral contemporain avec quatorze comédiens de l'École supérieure d'art dramatique de Paris - PSPBB qui, sans relâche, changent de masques et jouent de références littéraires et cinématographiques. Cette nouvelle génération nous invite à suivre un récit à histoires multiples, ou une histoire tout en poésie. En trois actes, dévolus  successivement à l'intime, au politique, puis à la fête et au sacré, Dévotion - Dernière offrande aux dieux morts convoque les fantômes de l'Europe et fait du théâtre le lieu de la parole, hors de tout didactisme. Une véritable ménagerie humaine, où la figure du poète est celle du Mal, où l'Idiot dostoïevskien est de retour, où Ophélia conte encore sa mort. Une chambre qui n'est donc pas une chambre mais un monde qui  permettra au spectateur de découvrir de nouveaux visages et de nouvelles  existences ous les cendres de l'époque.