Sandrine Buring & Stéphane Olry / La Revue Éclair
Sandrine Buring et Stéphane Olry auraient pu se croiser en Palestine. La première a travaillé là-bas avec la compagnie El-Hakawati ; le second, accompagné de Corine Miret qui codirige avec lui La Revue Éclair, en a rapporté des cartes postales vidéo. Ils auraient tout aussi bien pu se rencontrer moins loin, sur l'un des chemins de traverse qu'ils aiment tous les deux arpenter. Car ces deux artistes ont pour point commun de chercher l'extraordinaire chez le voisin, juste à côté. Avec des moyens différents – le corps et la danse pour l'une, le théâtre, l'écriture et la vidéo pour l'autre –, ils mènent chacun leurs enquêtes sur l'humain, sans se soucier des cases ni des frontières. Une indépendance qu'ils ont sans doute affirmée au cours de leurs itinéraires en zigzag et de leurs projets souvent singuliers. Sandrine Buring entre dans la danse à trente ans après une formation d'orthophoniste. Elle avait auparavant exercé les métiers de barmaid, de fleuriste et d'assistante vétérinaire. Elle approfondit sa connaissance et sa pratique du corps auprès de Mark Tompkins, Vera Montero, puis collabore avec les compagnies SiPeuCirque, les Filles d'Aplomb, Felix Rückert et Mandrake-Tomeo Vergès. Stéphane Olry, quant à lui, se lance dès ses dix-huit ans dans le spectacle, participant à l'aventure de l'Usine Pali-Kao, lieu alternatif et expérimental parisien, tout en écrivant dans les pages culturelles du Monde. En 1987, il fonde La Revue Éclair, creuset de rencontres et d'expériences artistiques en tous genres, au sein de laquelle il multiplie les complicités.
RB, avril 2012