Robyn Orlin

Le sida dans We must eat our suckers with the wrappers on, la Vénus noire dans Have you hugged, kissed and respected your brown Venus today ?, les images du World Trade Center dans In a world full of butterflies..., Robyn Orlin prend le monde et l'Histoire à bras-le-corps, dans un mélange d'irrévérence et de délicatesse, de crânerie et d'humilité. Ses titres toujours très longs, en forme de paraboles ou d'énigmes, suggèrent un goût prononcé pour la polysémie et la complexité. Superposant des couches d'histoires et de sens, les motifs mythologiques et les blagues scatologiques, la chorégraphe sud-africaine fabrique une œuvre à la frontière entre manifeste politique, cabaret et performance plastique. Dans tous les cas, elle ne s'embarrasse pas de la conventionnelle séparation scène-salle, faisant chanter les spectateurs, les installant parfois sur le plateau, les considérant toujours comme des interlocuteurs à l'instar de ses interprètes. Robyn Orlin aime les danseurs et plus globalement les gens, dont les récits et les expériences constituent presque toujours le fil de ses spectacles. RB, avril 2014

Robyn Orlin © portrait Peggy Jarrell Kaplan