Massimo Furlan
« Quand j'étais petit, je nouais un mouchoir autour de mon cou et, en pyjama, je me jetais sur le lit en pensant que j'étais Superman. Et quand je jouais au foot, c'était dans ma chambre, où je marquais les plus beaux buts du monde face à mon poste radio. » De ses souvenirs d'enfant, Massimo Furlan fait des spectacles où se mêlent avec esprit et facétie le kitsch et le sacré, l'humour, la philosophie et la poésie. Qu'il rejoue, seul et sans ballon, la demi-finale France-Allemagne du Mondial de foot 82 sur la véritable pelouse du Parc des Princes (Numéro 10), ou qu'il revête la panoplie d'un super héros dans (love story) Superman, c'est la biographie qui est au centre de son travail. Toutes ses créations puisent leur source dans son histoire personnelle : celle d'un enfant de parents italiens, né en Suisse, celle d'un adolescent comme les autres. Une mémoire intime qui croise celle d'une génération et touche au sentiment collectif, que Massimo Furlan fait renaître en lui prêtant son corps, en prolongeant des images nées dans l'imaginaire de chacun. Oser des paris impossibles et en tirer des moments tout à la fois confondants et bouleversants de vérité : là réside la force de cet artiste et de son univers, où le drôle est toujours lesté de gravité. Au Festival d'Avignon, Massimo Furlan a déjà créé un Sujets à vif en 2008, intitulé Chanteur plutôt qu'acteur : une forme courte où il brouillait les pistes en mêlant faux artistes associés, vrai chanteur et vrais philosophes pour une série de débats piégés, mais sérieusement alimentés, sur la filiation.
ADB, avril 2010