Marcial Di Fonzo Bo

C'est en 1987, à l'âge de dix-neuf ans, que Marcial Di Fonzo Bo quitte l'Argentine pour s'installer en France et « s'ouvrir à la liberté ». N'ayant jamais pensé faire autre chose que du théâtre, il devient assistant, éclairagiste, accessoiriste, habilleur, avant de rejoindre l'École du Théâtre national de Bretagne à Rennes et de créer, en 1994, avec ses camarades de la première promotion, dont Élise Vigier, le Théâtre des Lucioles. Un collectif d'acteurs plus qu'une compagnie, qui permet à chacun de ses membres de réaliser des projets personnels, tout en continuant à travailler à l'extérieur du groupe. Marcial Di Fonzo Bo exerce son métier de comédien au cinéma, comme au théâtre sous la direction de Claude Régy, Matthias Langhoff, Rodrigo García, Olivier Py, Jean-Baptiste Sastre, Luc Bondy, Christophe Honoré ou encore Élise Vigier. C'est avec cette dernière qu'il fait ses débuts en tant que metteur en scène, à Barcelone en 1998. Ensemble, ils se tournent vers Copi, dont ils proposent un réjouissant montage de textes, Copi, un portrait. Suivront La Tour de la défense, Les poulets n'ont pas de chaises et Loretta Strong. Ce compagnonnage prendra fin avec Le Frigo en 2006, avant que ne débute une nouvelle fidélité à un autre auteur argentin, Rafael Spregelburd. Élise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo s'emparent de son Heptalogie pour mettre en scène successivement La Connerie, La Panique (réalisée avec Pierre Maillet et les élèves de l'école des Teinturiers de Lausanne), La Paranoïa et aujourd'hui L'Entêtement. À travers toutes ces mises en scène, c'est la place primordiale de l'acteur sur le plateau qu'ils revendiquent avec force, celle d'un acteur engagé pour défendre des auteurs qui savent subvertir les formes d'écriture et de représentations. Au Festival d'Avignon, Élise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo ont présenté La Tour de la défense, Les poulets n'ont pas de chaises et Loretta Strong en 2006. Marcial Di Fonzo Bo y est venu à plusieurs reprises en tant que comédien avec Matthias Langhoff, Rodrigo García ou Christophe Honoré.

JFP, mai 2011.