Hubert Colas
Au cœur du théâtre d'Hubert Colas, il y a les mots. Les siens quand il est auteur, ceux des grands poètes du théâtre quand il cherche à se confronter à d'autres écritures. Gombrowicz, Sarah Kane, Martin Crimp, Shakespeare ont été quelques-uns des compagnons de travail de ce metteur en scène qui cherche à faire mouvoir le corps des acteurs par le pouvoir des mots. La force de la langue est l'énergie vitale de ses interprètes qui disent le vrai en jouant le faux, mêlent inextricablement fiction et réalité pour mettre le spectateur en état de trouble. Il y a donc de la chair dans l'écriture d'Hubert Colas, de la nervosité, de la tension, de l'action. Tout ce qui est nécessaire pour créer l'attente et faire surgir ce qui est enfoui, ce qui est imparfait, ce qui menace... Mais il y a aussi ce qui libère, ce qui épanouit, ce qui peut apporter la paix. Ce double mouvement occupe l'entièreté du plateau dans les œuvres d'Hubert Colas qui ne néglige jamais l'aide apportée par d'autres formes artistiques, dans une pluridisciplinarité revendiquée et assumée, à l'image de Montévidéo, centre de créations contemporaines basé à Marseille dont il est co-directeur, et du festival actOral qu'il a créé en 2002. Après La Croix des oiseaux en 1996, Hamlet et Face au mur en 2005, Hubert Colas revient à Avignon avec une création, dont il est l'auteur et le metteur en scène, et deux textes de Sonia Chiambretto.