Rencontre publique avec Stanislas Nordey

Pour Stanislas Nordey, créer dans la Cour d'honneur du Palais des papes signifie mettre en partage le théâtre qui lui tient à cœur et qu'il défend depuis toujours, c'est-à-dire «un théâtre de texte, un théâtre de poésie, un théâtre de la parole comme l'a défini Pier Paolo Pasolini». Au moment d'accepter l'invitation lancée par Hortense Archambault et Vincent Baudriller d'être, avec Dieudonné Niangouna, artiste associé au 67e Festival d'Avignon, la question du choix du texte a donc été déterminante. Par les villages, poème dramatique de Peter Handke, s'est alors imposé à lui «comme une vague emportant tout sur son passage, charriant aussi bien le monde, la famille que l'espoir en l'art». À partir des retrouvailles entre deux frères et une sœur à l'occasion de l'héritage de la maison familiale, l'auteur autrichien construit en effet un monde de poésie où il évoque sans concessions les maux et la confusion de notre société actuelle. Sans imposer une quelconque vérité, son texte nous invite à porter un regard nouveau sur le monde, toute œuvre devant, selon Peter Handke, «rendre consciente une nouvelle possibilité du réel encore inconsciente, une nouvelle possibilité de voir, de parler, de penser, d'exister». Metteur en scène mais aussi acteur, Stanislas Nordey se glissera lui-même dans la peau d'un des personnages centraux de la pièce, Hans. Il portera sa parole «comme une ode aux humiliés et aux offensés» qu'il lui importe, plus que jamais, de faire entendre. Pour l'accompagner dans cette aventure artistique, il a réuni autour de lui une équipe de fidèles comédiens, telles Emmanuelle Béart et Véronique Nordey, mais également quelques nouveaux venus dans son univers.

 LP - novembre 2012