2008 vallée

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Archive 2008

Mathilde Monnier

Montpellier / Paris

2008 vallée © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

Mathilde Monnier a l'esprit aventureux. Elle aime les rencontres inattendues et, depuis plus d'une douzaine d'années, une fois nommée à la tête du Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon en 1994, elle les multiplie. Elle a ainsi travaillé avec des personnalités venant de divers champs artistiques : la plasticienne Beverly Semmes (Nuit, en 1995), le compositeur David Moss (L'Atelier en pièces, en 1996), l'auteure Christine Angot à deux reprises (Arrêtez, arrêtons, arrête, en 1997, puis le duo La Place du singe en 2005), le musicien Heiner Goebbels (Les Lieux de là, en 1999), la cinéaste Claire Denis (pour le film Vers Mathilde), ou le philosophe Jean-Luc Nancy, avec lequel elle a mis en scène des “conférences dansées” (Allitérations, en 2002). Forte de ces expériences, elle a su répondre à l'attente de Philippe Katerine, rencontré en 2005, qui lui a “demandé et proposé ses services”. Il s'agissait de concevoir un spectacle à partir des maquettes des chansons d'un album en cours d'élaboration, Robots après tout. Au Festival d'Avignon, Mathilde Monnier a déjà présenté Pudique acide/ Extasis en 1986, Ainsi de suite en 1992, L'Atelier en pièces en 1996, Les lieux de là en 1999, La Place du singe et Frère&soeur dans la Cour d'honneur du Palais des papes en 2005.

Philippe Katerine est célèbre comme chanteur ultra pop, personnage dandy aux sous-pulls moulants roses ou jaunes, auteur d'albums comme L'Éducation anglaise (1994), Mes mauvaises fréquentations (1996), Les Créatures, ou 8e ciel (2002). Il a, lui aussi, déjà travaillé hors de son milieu naturel, notamment avec des cinéastes, tels les frères Larrieu (Un homme, un vrai), Thierry Jousse (Nom de code: Sacha), l'actrice Anna Karina (Une histoire d'amour en 1999) et a tourné son journal intime autodérisoire, Peau de cochon (2003). Il a publié Doublez votre mémoire, journal graphique (2007).

On y chante des chansons mais ce n'est pas seulement un concert ; on y danse mais cela ne ressemble pas seulement à une pièce chorégraphique ; on y raconte des histoires mais ce n'est pas du cinéma. 2008 vallée est d'abord une rêverie née voici trente ans, en 1978, quand Philippe Katerine était petit garçon, une forme de science-fiction proche et lointaine qui lui permettrait d'envisager des sons, des paroles, des extrapolations à partir des événements concrets et des situations bien réelles de sa vie future. La vallée existe désormais grâce à la rencontre avec Mathilde Monnier et prend la couleur d'un tapis de sol jaune qui, peu à peu, s'épaissit, devient une forme à la fois inquiétante et maternelle. Là, cinq interprètes entourent Katerine, chacun avec son micro sur pied, bougent avec lui, contre lui, chantent, dansent, reprennent en choeur ou en écho, font le désordre sur le plateau, mènent parfois la bagarre avant de se calmer, sages comme des images. Une ombre, fidèle et protectrice, suit Philippe Katerine dans ses gestes, ses déplacements, ses élans de danseur comme ses hésitations, jouée par Mathilde Monnier, qui devient ici l'alter ego du chanteur. Les sept “corps-et-voix” présents sur scène racontent une histoire, ou plutôt des histoires, en mêlant la musique avec la danse, les paroles avec une mise en scène aussi ludique que panique. C'est parfois virtuose, grâce aux répétitions, reprises, mouvements, passages d'un corps à l'autre, d'une voix à l'autre, d'une histoire à l'autre, d'un bord à l'autre de la scène. C'est parfois primaire, car l'angoisse et l'hypocondrie du personnage central, qui s'arrête sur ce qui lui revient de l'enfance, de la vie, ses sentiments de malaise et de dépossession, hypnotisent l'ensemble des danseurs-chanteurs, comme en transe. L'aventure est collective : ça se change (noir, jaune, rose, du justaucorps aux culottes…) et ça s'échange : les danseurs aiment chanter et le chanteur se met à danser, chacun empiétant sur le registre de l'autre avec une gourmandise réjouissante, tandis que le spectacle se risque sur une corde raide permanente, sans cesse aux limites de la rupture. C'est ainsi que Philippe Katerine et Mathilde Monnier racontent leurs aventures, entre danses et chansons, petits faits vrais et scènes fantasmées. ADB

Distribution

spectacle de et avec: Philippe Katerine et Mathilde Monnier
avec: Julia Cima, Julien Gallée-Ferré, I-Fang Lin, Éric Martin, Maud Le Pladec
musique: Philippe Katerine
assistant à la chorégraphie: Herman Diephuis
scénographie: Annie Tolleter
lumière: Éric Wurtz
son: Olivier Renouf
costumes: Dominique Fabrègue

Production

coproduction: Arcadi – Action régionale pour la création artistique et la diffusion
en Île-de-France/en co-réalisation de la résidence à la Ferme du Buisson –
Scène nationale de Marne-la-Vallée, Les Spectacles Vivants - Centre Pompidou,
Festival Montpellier Danse 2006, Barclay, Olympic tour, Centre chorégraphique
national de Montpellier Languedoc-Roussillon
avec le soutien de: l'Adami

Infos pratiques

Photos

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