"Mai, juin, juillet", extraits

  • Extraits

Le Théâtre de l'Odéon est assiégé. Des dizaines de jeunes en colère ont décidé d'occuper ce temple d'une culture considérée – dorures, rideau rouge et répertoire pour preuves – comme bourgeoise. Jean-Louis Barrault, maître des lieux, tâche de comprendre, partagé entre l'angoisse ressentie face à l'assaut et l'empathie pour cette jeunesse ardente. À partir d'un texte commandé à Denis Guénoun, Christian Schiaretti rejoue les événements de l'année 1968. Il partage l'histoire récente du théâtre français, marquée par deux autres moments successifs et fondateurs : la réunion des directeurs de Centres dramatiques et de Maisons de la culture à Villeurbanne, et un Festival d'Avignon particulièrement mouvementé. Jean Vilar à Avignon, Jean-Louis Barrault à l'Odéon, sont décrits par l'auteur comme les deux pôles, à la fois solidaires et opposés, qui structurent alors le champ théâtral. L'avenir tentera de se frayer un chemin. Incarnées respectivement par Robin Renucci et Marcel Bozonnet, ces deux figures sont entourées par une corolle de jeunes acteurs, dont le nombre et l'énergie traduisent l'esprit bouillant de mai, l'exaltation studieuse de juin et l'excitation frondeuse de juillet. Schiaretti livre, avec Mai, juin, juillet, une grande fresque politique où les allégories, les choeurs et un travail sur la prosodie servent autant la poésie que la compréhension aux enjeux insoupçonnés.