Pièce politique de source autobiographique, Place explore l'espace mental de la jeune femme qui décide à rebours d'aller à la rencontre de son histoire familiale. Déchirée entre sa culture maternelle, un Irak inaccessible et le présent d'une française « parfaitement » assimilée, Yasmine se dédouble. La scénographie épurée – du sable, des chaises, un micro – invite les spectateurs dans un temps suspendu, dans une salle de classe bombardée, sur les bancs du service étrangers de la préfecture de police... De ses souvenirs qui remontent ou qu'elle appelle, l'auteure-metteuse en scène Tamara Al Saadi cherche mots et récits, pour dire ses identités multiples, retrouvées, imposées, perdues... « Place, c'est l'histoire d'une quête, d'un moment où l'on peut nommer ce à quoi on appartient, ce dans quoi on se reconnaît, jusqu'à se faire mal, jusqu'à retourner contre soi des mécanismes de domination. »
Se jeter dans les mots et le théâtre ou s'engager dans des combats politiques ? Tamara Al Saadi choisit les deux. Auteure, comédienne et metteuse en scène franco-irakienne, elle articule son travail entre la recherche en sciences sociales et la création théâtrale. Diplômée de l'école des arts politiques de Sciences Po Paris, elle fonde, en collaboration avec Mayya Sanbar, la compagnie La Base et mène des ateliers de théâtre qui questionnent le processus de construction identitaire dans l'immigration dans des collèges et lycées de Seine-Saint-Denis. Elle cofonde également MYST, un collectif interdisciplinaire dont les recherches portent sur les frontières dans les conflits contemporains, et est membre de l'ensemble artistique de la Comédie de Saint-Etienne. En 2018, elle remporte le prix des Lycéens et le prix du Jury du Festival Impatience.
Place de Tamara Al Saadi est publié aux éditions Koinè.
Distribution
Avec David Chausse, Yasmine Nadifi,Françoise Thuriès, Ismaël Tifouche Nieto, Roland Timsit, Marie Tirmont, Mayya Sanbar, Sophie Schlienger en alternance avec Alexander Gray
Texte et mise en scène Tamara Al Saadi Avec le poème "Il n'y a pas d'amour heureux"de Louis Aragon et un extrait du poème "Le soldat qui rêvait de lys blancs" de Mahmoud Darwich (traduction Elias Sanbar). Collaboration artistique Justine Bachelet, Kristina Chaumont Chorégraphie Sonia Al-Khadir Scénographie Alix Boillot Lumière Nicolas Marie Musique Fabio Meschini Costumes Pétronille Salomé
Production
Production Compagnie La Base Coproduction La Comédie de Saint-Étienne Centre dramatique national Avec l'aide du Théâtre de la Bastille (Paris), Théâtre de Chelles, Centquatre-Paris En partenariat avec France Médias Monde