DU 5 AU 25 JUILLET 2020
Il était important pour nous que sur les antennes de France télévisions, en l’occurrence France 5, et sur notre plateforme numérique, le Festival d’Avignon puisse être aussi présent malgré l’annulation de l’édition 2020.C’est pourquoi nous avons choisi en guise d’ouverture, le 4 juillet de consacrer une nuit au festival.
Le documentaire de Paul-Henri Moinet et Laurent Bergers, Dans les coulisses du Festival d’Avignon, est une manière très joyeuse de découvrir l’envers du décor du plus grand festival de théâtre. Suivre une journée d’Olivier Py, à vélo, dans les rues de la ville, d’un spectacle à l’autre, d’une conférence de presse à une réunion technique, c’est comprendre la complexité d’une telle aventure. Partager des moments de répétition, écouter des spectateurs bouleversés à la sortie d’un spectacle c’est comprendre combien le travail, l’art des créateurs et des artistes est nécessaire et essentiel !
Après ce joli film de 2017, nous rediffusons Les Damnés, l’un des spectacles qui par sa force et sa beauté a marqué, pour longtemps ceux qui ont pu le voir lors de sa création dans la cour d’Honneur en 2016, ou lors de ses reprises à la salle Richelieu de la Comédie-Française.
Autre grand moment du Festival, en juillet 2014 quand Thomas Jolly a offert son intégrale de Henry VI à La FabricA. Sur France 5 nous ne verrons que la première partie de cette incroyable épopée, l’ensemble du spectacle étant disponible sur Culturebox.
Le samedi 25 juillet, ce devait être la clôture du Festival, France 5 diffusera Le Jeu des ombres de Valère Novarina. Le spectacle aura été créé quelques jours auparavant, au TNP Villeurbane, pour les caméras, chez Jean Bellorini, le metteur en scène de ce spectacle. Nous sommes heureux que tout ce travail, que l’engagement de ces créateurs et de ces artistes puissent être vu, par un très large public, comme il l’aurait été durant le Festival.
C’est notre fierté de montrer ainsi le rôle essentiel que peut jouer, que doit jouer le service public audiovisuel pour la transmission et le partage des créations.
Après cette création, nous clôturerons notre cycle Avignon, avec le documentaire de Jérémie Cuvillier, Avignon 2020, fragments d’un festival.
Le 4 juillet à 22h25 sur France 5
Dans les coulisses du Festival d'Avignon
Un documentaire réalisé par Laurent Bergers, écrit par Paul-Henri Moinet, sur une idée de Tim Newman
Produit par Tim Newman pour Froggies Media / Durée : 52 minutes
Ce documentaire vous propose de découvrir ou de redécouvrir les coulisses du 71e Festival d’Avignon. Orchestré depuis 2014 par Olivier Py, le film nous ouvre les portes des coulisses de cette édition 2017 et nous amène à la rencontre des petites mains qui s’animent afin de donner vie à la manifestation théâtrale la plus importante du monde, en vous proposant également un regard sur une composante essentielle : son public.
Ce sont ces mêmes hommes et femmes qui feront vivre le Festival dans le futur, en 2021 et les années suivantes, et qui sont les rouages de cette énorme machine à rêves, de création et de talents qu’est Avignon chaque été.
Le 4 juillet à 23h30 sur France 5
Les Damnés
D’après le scénario de Luchino Visconti, Nicola Badalucco et Enrico Medioli
Mise en scène Ivo van Hove
Avec la troupe de la Comédie-Française Sylvia Bergé, Éric Génovèse, Denis Podalydès, Alexandre Pavloff, Guillaume Gallienne,Elsa Lepoivre, Loïc Corbery, Adeline d’Hermy, Clément Hervieu-Léger, Jennifer Decker, Didier Sandre, Christophe Montenez
Et Sébastien Baulain, Basile Alaïmalaïs, Thomas Gendronneau, Ghislain Grellier, Oscar Lesage, Stephen Tordo, Tom Wozniczka
Et les enfants Ludmilla Roitbourd, Joya Doux, Agathe Brunetto
Et Bl!ndman [Sax] Koen Maas, Roeland Vanhoorne, Piet Rebel, Raf Minten
Une captation réalisée en 2016 par Don Kent
Une coproduction de la Compagnie des Indes et de la Comédie-Française / Durée : 2h15
Invité par la Comédie-Française à diriger des acteurs de la troupe, Ivo van Hove a choisi de mettre en scène Les Damnés. Partant du scénario – sans se référer au film réalisé par Visconti – il raconte, dans un spectacle à la scénographie proche de l’installation, l’histoire de la famille Essenbeck à l’heure du triomphe des nazis en Allemagne. Pour protéger leurs intérêts, ces maîtres de la sidérurgie ne voient d’autre alternative que de s’allier au nouveau régime et assassinent leur patriarche, le vieux baron Joachim, que cette idée répugne. D’intrigues en manipulations, de trahisons en meurtres, la désignation du nouveau patron des aciéries va générer un véritable rituel de célébration du Mal, rituel où la perversion des rapports entre les individus fait écho à la cruauté et la brutalité du contexte politique. Dans cette lutte pour la survie, contre toute attente, Martin – le fils pédophile et incestueux de la puissante baronne Sophie – parviendra à éliminer tous ses adversaires, devenant un serviteur zélé du régime prêt à régner sur l’empire hérité. Pour cela, il accepte de payer le prix fort : la froideur d’une vie d’où l’amour, la bonté et la beauté ont irrémédiablement disparu.
Le 4 juillet à 01h45 sur France 5
Henry VI
Mise en scène Thomas Jolly
Avec Johann Abiola, Damien Avice, Bruno Bayeux, Geoffrey Carey, Gilles Chabrier, Eric Challier, Alexandre Dain, Flora Diguet, Emeline Fremont, Damien Gabriac, Thomas Germaine, Thomas Jolly, Pier Lamande, Julie Lerat-Gersant, Charline Porrone, Jean-Marc Talbot, Manon Thorel
Une captation réalisée en 2014 par Roberto Maria Grassi et Julien Condemine
Une coproduction La Compagnie des Indes, La Piccola Familia et le Théâtre national de Bretagne
Durée intégrale des 8 épisodes : 728 minutes (soit 12h08)
Épopée, saga, fresque historique, aventure théâtrale au long cours, odyssée dramatique... Quel qualificatif employer pour cet événement qui rompt avec les habitudes et oblige à sortir des calibrages et des conventions d’un théâtre qui parfois semble s’étioler, se réduire, se censurer lui-même ? Thomas Jolly propose à « la communauté éphémère » des acteurs et des spectateurs dix-huit heures de représentation pour suivre presque pas à pas la vie du roi d’Angleterre Henry VI, à travers trois pièces et quinze actes, en côtoyant cent cinquante personnages, historiques ou sortis de l’imagination de l’auteur, en assistant à deux guerres et aux multiples conflits de famille qui ont émaillés les années de règne de ce roi trop bon et trop pieux. Dans le chaos d’une époque en plein bouleversement, entre un Moyen Âge finissant et une époque moderne qui peine à sortir des limbes, William Shakespeare compose une trilogie complexe. Thomas Jolly et ses comédiens font le choix de s’en emparer et offrent un spectacle total. Ils nous installent dans un univers qui se joue des repères historiques et refuse toute forme de reconstitution, utilisant tous les genres possibles de représentations, passant de la farce au burlesque, de la comédie au drame et à la tragédie. Nous sommes conviés à une fête du théâtre. Un théâtre haletant et énergique qui se construit dans une simplicité de moyens. Un théâtre qui permet de magnifier la force du verbe shakespearien. Un théâtre « populaire » comme l’entendait Victor Hugo : « Il y a deux manières de passionner la foule au théâtre : par le grand et par le vrai. Le grand prend les masses. Le vrai saisit l’individu.
Le 25 juillet à 22h25 sur France 5
Avignon 2020, fragments d'un festival
Un documentaire réalisé par Jérémie Cuvillier
Une production La Compagnie des Indes / Durée : 52 minutes environ
Avignon 2020, Fragments d’un Festival, est un film documentaire de 52 minutes, réalisé par Jérémie Cuvillier, qui part sur les traces de cette 74e édition du Festival d’Avignon qui n’aura pas lieu et questionne notre rapport au Théâtre et à la création. Ce documentaire récolte les fragments de ce Festival d’Avignon 2020 pour en préserver la mémoire. Ces fragments rassemblés offrent des images de répétitions, de temps de création inédits ; proposent des extraits de spectacles ; livrent des entretiens avec les créateurs tels que Ivo van Hove, Hofesh Shechter, Tiphaine Raffier, Jean Bellorini, Kaori Ito, Jean-Claude Carrière, Olivier Py ou encore Valère Novarina qui nous parlent de leur expérience face à la situation et de leur désir de création.
Le 25 juillet à 23h30 sur France 5
Le Jeu des Ombres
Texte Valère Novarina
Mise en scène Jean Bellorini
Avec François Deblock, Mathieu Delmonté, Karyll Elgrichi, Anke Engelsmann, Jacques Hadjaje, Clara Mayer, Liza Alegria Ndikita, Hélène Patarot, Marc Plas, Ulrich Verdoni
Et Anthony Caillet (euphonium), Aliénor Feix (chant), Clément Griffault (piano), Barbara Le Liepvre (violoncelle), Benoît Prisset (percussions)
Une captation réalisée en 2020 par Julien Condemine
Une coproduction La Compagnie des Indes et Théâtre La Criée
Durée : 120 min environ
Les cendres qui recouvrent le plateau sur lequel gisent des instruments de musique rappellent qu’Orphée est à cheval entre deux mondes, quelles que soient les sources d’inspiration depuis la naissance du mythe jusqu’à cette dernière actualisation, qui fait se rencontrer la musique baroque de Claudio Monteverdi et la voracité langagière de Valère Novarina. Une création qui superpose le fantôme de la voix unique chère au compositeur et la multitude d’âmes errantes qui traversent l’œuvre colorée du dramaturge. Dans cette version, le choc de la langue est réel, jubilatoire même, quand la figure du musicien et amoureux apparaît en se souvenant d’Ovide. Pour Jean Bellorini, dans un monde devenu Enfer, cet Orphée est « un chœur d’âmes » dont la parole, dans ses nuances et ses évocations, est aussi riche que la musique. Cette musique plus secrète, presque proustienne, est aussi celle d’une question plus personnelle : pourquoi Orphée se retourne-t-il ? Et que voit-il maintenant, jeté de son Olympe, plongé dans la puissance sonore des mots au cœur de la nuit obscure qui enceint la Cour d’honneur du Palais des papes ?