C'est dans une chambre de l'hôtel La Mirande, la numéro 20, que Sophie Calle fait une nouvelle halte à Avignon, conviant le public du Festival à lui rendre visite. Une chambre d'hôtel habitée par sa personne, mais aussi par les objets qu'elle y installe avec minutie : photos, livres et tableaux, chat empaillé, robe de mariée... Tous sont liés à des moments clés de son existence, des « histoires vraies ». Présentés comme dans un musée, ils sont accompagnés de petits cartels rédigés par l'artiste, qui racontent leur histoire et justifient leur présence en ce lieu. Mais, à la différence des expositions qu'elle a précédemment organisées dans divers lieux, de la simple galerie à une maison, en passant par l'appartement de Sigmund Freud, Sophie Calle a décidé d'être physiquement présente dans cette chambre numéro 20. De son lever à son coucher, elle y vivra donc sa vie, sortant et entrant, écrivant, prenant son petit déjeuner, recevant ses amis. Au gré de son emploi du temps de festivalière, les visiteurs pourront peut-être la croiser, lui parler ou simplement la regarder, comme un objet parmi d'autres. Pour Sophie Calle, cette exposition de l'intime est une autre façon de revenir au Festival d'Avignon, après Rachel, Monique, la « performance » qu'elle a proposée l'année dernière et où, pour la première fois, elle était présente comme lectrice au milieu d'une exposition : celle qu'elle a consacrée à sa défunte mère. Une fois encore, en se glissant au milieu des objets qui sont si chers à son coeur, Sophie Calle propose au visiteur une expérience unique de rencontre. En s'appropriant un lieu dans lequel elle multiplie les détails concrets d'une vie, elle continue de jouer du trouble et questionne, avec malice, la frontière flottante entre la réalité et la fiction, le naturel et la mise en scène. JFP
Distribution
conception Sophie Calle
Production
production Sophie Calle et Festival d'Avignon