À cette occasion, le metteur en scène Guillaume Vincent était accompagné du comédien Nicolas Maury. Ils ont lu des extraits de la pièce en cours d'écriture La nuit tombe.
Tout se passe dans le décor unique d'une chambre d'hôtel, lieu commun aux trois histoires qui se déroulent sous nos yeux. Chacune a ses protagonistes, sa temporalité, sa façon de se raconter. Mais chacune est partie d'un tout, et toutes finiront par se croiser. «En écrivant La nuit tombe, explique Guillaume Vincent, j'ai cherché à retranscrire un monde non pas réaliste, mais un monde qui vrille sous le poids du réel. Un monde où la réalité se substitue au fantasme. Le fantasme à part égale avec le réel. J'ai essayé de me souvenir de sensations très précises, de pertes de repères, d'états limites... Et j'ai écrit, en ayant pour seul objectif la scène et les acteurs. Je ne me suis pas inquiété de faire de la littérature. Mon objectif n'est pas d'inventer une langue : je voudrais faire une machine de scène, un scénario. Je n'ai pensé qu'au spectacle à venir.» À sept mois de sa création au Festival d'Avignon, Guillaume Vincent nous livrera quelques extraits de ce texte qui continuera de s'écrire sur le plateau, au contact des acteurs. Un texte comme une échappée fantastique, où les morts sont convoqués pour éclairer le parcours des vivants, où les fantômes du passé ressurgissent en d'indomptables démons intérieurs. Un jeu de miroirs et de superpositions qui laisse affleurer le portrait d'une génération en proie au doute et aux interrogations, jusqu'à l'effroi. LP
