Clara, Sandra, Leyre, Raúl, Ian, Dany et Neus arrivent au plateau et se présentent comme ils sont : des hommes et des femmes, longtemps assignés à un genre, dans un corps vécu comme une prison. Et quand ils s'en échappent enfin, le monde refuse de reconnaître leur véritable apparition. La violence, la rue, les institutions, le harcèlement au travail, la stupeur familiale, ils ont connu... De Barcelone, d'où ils viennent et où Didier Ruiz les a rencontrés, ils se mettent à témoigner. Au gré des épreuves traversées, on ne saurait trop dire si l'important est le chemin ou l'aboutissement. « Leur rencontre m'a obligé à lever le regard », se souvient Didier Ruiz, qui pourtant a l'habitude de révéler des paroles encore rares dans les théâtres. Pour le metteur en scène, TRANS (més enllà) est création et dénonciation, un acte pour changer « une société intolérante qui a oublié de parler d'amour ». Ce second volet d'un diptyque consacré aux invisibles propose autour de la question du genre un début d'entendement à la complexité humaine.
Didier Ruiz pour "Trans (més enllà)"
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