Tommy Milliot - "Lotissement" - Extrait
79e édition J-192 Du 5 au 26 juillet 2025
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Lotissement
Un dispositif scénique épuré, une lumière au rôle primordial et une histoire où les personnages ne savent pas se parler. Et Ce qui est lourd est de se regarder explique Tommy Milliot. Car Lotissement travaille plus du côté de la tragédie. Une tragédie constituée de petites choses, de petits empêchements quotidiens et familiaux, de minuscules sensations répétées et gênantes. Une pièce aux allures de tragédie sensorielle où les fantasmes d'un fils sur la nouvelle et jeune compagne de son père font dérailler l'ensemble. Un réel qui dévisse quand les générations sont incapables de communiquer. Lotissement nous parle donc des projections et des fantasmes, du vide et de comment le remplir. Entre forêt et plage, coincés dans la chambre d'une maison en zone pavillonnaire, les spectateurs peuvent imaginer...
Une histoire impatiente mais fidèle
Impatiente, la jeunesse l'est souvent. Défaut ou qualité, c'est ce qui la pousse à s'exprimer avec fougue, sincérité et à se plonger dans la création sans compromis. Fondé à l'initiative de Olivier Py et Agnès Troly à l'Odéon-Théâtre de l'Europe en 2009, soutenu par Télérama, puis porté ensuite par le CENTQUATRE-PARIS, le Festival Impatience est un instantané de la création théâtrale, une invitation à voyager dans l'imaginaire des compagnies émergentes, et à voir le monde par leurs yeux. Il s'agit d'« aider les nouveaux artistes à se faire connaître dès aujourd'hui ; faciliter leurs rencontres avec un public plus étendu ; encourager les explorations des uns et la curiosité des autres ». Impatience présente ainsi des moments de théâtre exigeants et généreux, un vivier de créativité inédite qui n'attend que d'être découvert.
Aujourd'hui accueillies et sélectionnées par le CENTQUATRE-PARIS et La Colline - théâtre national, les huit compagnies de la 8e édition du Festival Impatience qui se déroulera du 2 au 11 juin 2016 se verront décerner trois prix : le prix du public, le prix des lycéens et le prix du jury. Ce dernier offre notamment à l'équipe artistique primée une tournée dans des salles franciliennes, en Bretagne et en Suisse mais, avant cela et pour la première année, devant le public du Festival d'Avignon. On l'y attend avec impatience.
Quand ces compagnies étaient-elles impatientes ?
Si on en croit le prix du public Impatience 2009 décerné à Thomas Jolly – qui présente cet été deux créations dont une avec sa compagnie La Piccola Familia –, le lauréat du cru 2016 sera forcément passionnant et porteur d'espoir. Mais à chaque année son jury, son public et ses surprises et en sept ans, Impatience y a été pour beaucoup dans l'essor et la renommée de bien d'autres artistes tels que le Collectif 71, Nathalie Garraud et Olivier Saccomano, le Raoul Collectif, Fabrice Murgia, Laurent Brethome, ou encore Jonathan Châtel, Winter Family... Ces noms sont devenus aujourd'hui des incontournables de la création contemporaine, et le Festival d'Avignon leur fait la part belle. Si 2015 fut une édition particulièrement accueillante pour ces jeunes artistes, présentant Soudain la nuit de Nathalie Garraud, No Word/FPLL des Winter Family, Andreas de Jonathan Châtel et Riquet, le spectacle jeune public du Menteur Volontaire de Laurent Brethome, l'été 2014 n'était pas en reste, quand Fabrice Murgia présentait le poétique Notre peur de n'être, Nathalie Garraud un Othello en itinérance, Thomas Jolly électrisait le public avignonnais avec son Henri VI de 18 heures.
Quelle sera celle de demain ?
Aujourd'hui, leurs noms sont vraisemblablement inconnus du public, mais les sélectionnés du Festival Impatience peuvent devenir les artistes émergents des scènes nationales de demain. Ces compagnies font des plateaux de théâtre une nécessité, un lieu pour dire avec les mots de la jeunesse leur vision d'un monde, un écho pour dénoncer le manque de partage. Le collectif belge Mariedl place l'homme face à ses mensonges, et la compagnie Man Haast aux prises avec les nouvelles technologies. Alexandre Zeff rejoue le mythe des frères ennemis quand Lena Paugam interroge notre crise actuelle du désir. Peu de comédies, plutôt un éventail de tragédies quotidiennes qui racontent notre monde avec les yeux écarquillés de l'incrédulité. Non, c'est pas ça ! (Treplev variation) du Collectif Le Grand Cerf Bleu raconte nos échecs sublimes dans la recherche de l'idéal, et le Collectif à Tire-d'Aile renverse l'héroïsme en donnant aux actrices les rôles de Achille et Hector. Avec ADN Acide DésoxyriboNucléique de Denis Kelly, la Compagnie L'An 01 s'amuse des pulsions de la jeunesse, et Marcus Borja « met en son » 52 interprètes pour 52 spectateurs dans Théâtre. Le travail de troupe et l'écriture de plateau sont mis à l'honneur, la création se vivant de nos jours plus facilement en collectif. Qui découvrirons-nous ? Réponse le 11 juin.
Texte Frédéric Vossier
Mise en scène, scénographie, lumière Tommy Milliot
Dramaturgie et voix Sarah Cillaire
Vidéo Vlad Chirita
Avec Eye Haidara, Miglen Mirtchev, Isaïe Sultan
Production MAN HAAST
Avec le soutien de CENTQUATRE-PARIS, Montévidéo – créations comtemporaines (Marseille), Festival actoral, la Loge, Carreau du Temple. Un projet initié par Hubert Colas pour une première mise en espace dans le cadre du Festival actoral.14 en partenariat avec le CNT
Organisation du Festival Impatience CENTQUATRE-PARIS, La Colline – théâtre national et Télérama
Partenaires de diffusion Festival d'Avignon, L'Apostrophe scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d'Oise, Espace 1789 de Saint-Ouen, Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines scène nationale, Théâtre Louis Aragon à Tremblay en France, Le Canal Théâtre du Pays de Redon, La Loge à Paris, Studio-Théâtre de Vitry sur Seine, Théâtre Populaire Romand à la Chaux-de-Fonds (Suisse)
Avec le soutien de la Région Île-de-France, de la SACD, de l'ODIA Normandie, de Spectacle vivant en Bretagne, de Réseau en scène Languedoc-Roussillon et l'OARA Aquitaine