Conte d'amour

  • Théâtre
  • Vidéo
  • Performance
  • Spectacle
Archive 2012

Markus Öhrn / Institutet / Nya Rampen

Malmö - Helsinki - Berlin

Conte d'amour © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

En 2008, le monde découvre l'affaire Fritzl : depuis vingt-quatre ans, à l'insu de tous, cet Autrichien séquestrait, dans la cave de sa maison, sa fille Elisabeth et trois des sept enfants nés de ses viols incestueux. Pour Markus Öhrn et ses compagnons, si Josef Fritzl est indubitablement un monstre, il n'en est pas moins ce père de famille, ce retraité sans histoires parfaitement intégré à la vie sociale de sa ville d'Amstetten. Cette combinaison, scandaleuse et terrifiante, n'est ni fortuite ni innocente. Markus Öhrn l'affirme sans détour : le cas Fritzl est un symptôme aussi monstrueux que grotesque de «l'amour romantique» sur lequel est fondé le modèle familial. Il en révèle le sombre revers qui le sous-tend, cette pulsion de possession exclusive et absolue de l'autre, qui peut aller jusqu'à le nier comme sujet. Ce Conte d'amour ne cherche pas plus à nous édifier qu'à résoudre cette macabre ambivalence. Sur scène, le fait divers est évidé de son récit, dégagé de tout sensationnalisme, pour mieux en laisser suinter l'inquiétante familiarité. Les outils théâtraux de Markus Öhrn sont délibérément élémentaires, mais sa façon de les agencer est redoutablement subtile. Pour lui, c'est dans le banal que les démons familiers se manifestent le plus directement. Avec deux caméras, quelques praticables et une bâche plastique, il nous conduit au seuil de la partie immergée du foyer familial, un cloaque expérimental dans lequel sont enfermés quatre acteurs, à la fois occultés par la bâche et surexposés par la vidéo. Coincés dans cet antépurgatoire, plutôt que d'incarner les personnages, ils se livrent à des jeux de rôle intentionnellement régressifs, poussant les figures archétypales à leur paroxysme bouffon. Le délire de « toute puissance » du patriarche occidental apparaît définitivement dans toute sa puérile inanité lorsque «papa Fritzl» se met à jouer au docteur humanitaire dans une Afrique fantasmée. Habilement entremêlées, mascarade, diffraction des présences et dilatation du temps nous plongent dans un espace flottant, où effroi et hilarité se côtoient dangereusement. L'émotion troublante qui en sourd n'est pas son moindre piège. SC

Distribution

mise en scène, scénographie, vidéo
et photographie Markus Öhrn
texte Anders Carlsson
musique Andreas Catjar  
costumes et accessoires Pia Aleborg
lumière Daniel Goody

avec Elmer Bäck, Anders Carlsson, Jakob Ohrman, Rasmus Slätis

 

Production

production Markus Öhrn, Nya Rampen, Institutet
coproduction Studiobühne Köln (Cologne), Ballhaus Ost (Berlin), Baltic Circle International Festival (Helsinki), Inkonst (Malmö)
avec le soutien du Swedish Arts Council (Kulturrådet), de la Swedish Cultural Foundation en Finlande, de la Swedish-Finnish Cultural Foundation, du Kultur Skåne, du Malmö Culture Committee, du Nordic Culture Point (Kulturkontakt Nord), du Goethe-Institut et de l'Institut finlandais

Infos pratiques

Photos

Audiovisuel

En savoir plus