Asservies.
Premier volet du dyptique, écossais.
En Écosse, à la fin du 19e siècle. Six femmes travaillent dans la vaste exploitation agricole d'un aristocrate du Sud du pays. Derrière le travail de ces femmes se dessine une organisation pyramidale et ancestrale : l'aristocrate place ses fermes dans les mains de fermiers appelés maîtres, qui engagent des régisseurs, lesquels prennent des valets de ferme. Et, fermant le système, ces valets choisissent des femmes, ces serves, à la foire de louage, pour les travaux saisonniers. Foire ou marché aux esclaves des temps modernes ? De là viennent ces six paysannes, dont la plus jeune, en passant de l'adolescence à l'âge adulte et en découvrant l'amour, donne au groupe ses passions partagées, ses joies et ses souffrances. Toutes effectuent les tâches des hommes absents, émigrés au Nouveau Monde. Asservies est l'un des volets du diptyque irlando-écossais du Sel de la terre. Rien que des femmes. Sue Glover, l'un des principaux auteurs écossais d'aujourd'hui (dont c'est la première pièce représentée en France), ressuscite ces fantômes oubliés. Dans une mise en scène dépouillée, Guy-Pierre Couleau met en balance l'humanité et l'inhumanité du monde.
Regarde les fils de l'Ulster marchant sur la Somme.
Deuxième volet de ce diptyque, irlandais celui-là. Rien que des hommes :
huit soldats dont la pièce contera le parcours dans la 36e division pendant la « Grande Guerre », huit engagés volontaires traversant la Mer du Nord et rêvant de victoire sur les champs de bataille français. Sept sont d'origine modeste, un seul appartient à la classe dirigeante. On le sait dès le début : un vieil homme, le seul qui ait survécu, se souvient de ces années passées et convoque les morts. Les disparus reviennent et témoignent. Tristes fils de l'Ulster ayant marché vers la Somme ! Créée à l'Abbey Theatre à Dublin (et présentée en anglais par cette troupe à Paris, à l'Odéon-Théâtre de l'Europe en 1996), la pièce de Frank Mc Guinness dit l'universalité de la barbarie et les traces ineffaçables qui marquent un peuple. Le théâtre peut être l'un de ces territoires de la mémoire où survivent ceux que la société a oubliés dans sa course. Les deux pièces, Asservies et Regarde les fils de l'Ulster, sont donc mises en regard. Toutes deux expriment un même univers celte dans le même poids du temps qui élimine les gens de la terre et les gens simples.
Distribution
mise en scène Guy-Pierre Couleau
Musique : Originale Philippe Miller
assistante à la mise en scène : Amélie Blottière
lumière : Laurent Schneegans
scénographie : Noëlle Ginefri
costumes : Pascal Souillart
régie son : Mehdi Ahoudig
• Asservies
De : Sue Glover
texte français : Guy Pierre Couleau
conseil chorégraphique : Suzon Holzer
recherche documentaire : Jacques Séchaud
avec : Dominique Charpentier, Emmanuelle Grangé , Vanessa Koutseff, Flore Lefebvre des Noëttes, Katia Mayen et Pascale Oudot
• Regarde les fils de L'Ulster marchantvers la Somme
de : Frank Mc Guinness
traduction : Joseph Long et Alexandra Poulain
conseil chorégraphique : Claire Richard
avec : Pascal Durozier, Michel Fouquet, Laurent Huon, Michel Laliberté, Alain Meneust, Philippe Mercier, Nils Ohlund, Olivier Peigné et Antoine Régent
Production
Coproduction : Des Lumières et des Ombres, Le Moulin du Roc-scène nationale de Niort, Théâtre de Cornouaille-scène nationale de Quimper, Le Théâtre-scène nationale de Poitiers, Le Nouveau Théâtre de Besançon-centre dramatique national
Avec l'aide du : ministère de la Culture et de la Communication direction régionale de l'Action culturelle Poitou-Charentes.
Spectacle : coup de coeur de l'ADAMI