Pour un seul de mes deux yeux

Territoires cinématographiques du Festival d'Avignon

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Archive 2009

Avi Mograbi

Pour un seul de mes deux yeux © DR

Présentation

Pour un seul de mes deux yeux (2005, 1h40)

Les mythes de Samson et de Massada enseignent aux jeunes générations israéliennes que la mort est préférable à la domination. Aujourd'hui, alors que la seconde Intifada bat son plein, les Palestiniens subissent quotidiennement les humiliations de l'armée israélienne : les paysans ne peuvent librement labourer leurs champs, des enfants sont bloqués des heures au poste frontière au retour de l'école, une vieille femme ne peut pas rentrer chez elle. Exténuée, cette population, comme hier les Hébreux face aux Romains ou Samson face aux Philistins, crie sa colère et son désespoir. Dans une des scènes du film, Avi Mograbi se fraye un chemin parmi la foule, caméra à l'épaule. Une incursion dans un concert de rock orthodoxe juif, où devant des jeunes le poing tendu vers une étoile de David, un vieux fanatique vocifère son refrain : « Vengeance, Vengeance, pour un seul de mes deux yeux, Vengeance. » Mograbi tend ce miroir vers les siens, dénoncant tout discours extrémisme, où qu'il soit, et tente d'établir un dialogue avec les Palestiniens.


Avi Mograbi (Tel-Aviv)


C'est en devenant le porte-parole d'un groupe de soldats qui refusent l'incorporation lors de la guerre du Liban, qu'Avi Mograbi entre conjointement en politique et en cinéma. Cet épisode le conduit quelques jours en prison, mais il ne conçoit plus désormais l'un sans l'autre. Son œuvre est marquée par ses convictions anti-sionistes, déclarant notamment : « Je soutiens sans ambiguïté l'existence de l'État d'Israël, mais j'estime qu'il ne doit plus être un État juif, mais un État pour tous ses citoyens à égalité. » À 53 ans, Avi Mograbi est devenu le turbulent insoumis du cinéma israélien. Drôles, caustiques, rusés, polémiques, ses documentaires à la première personne mettent Israël à la question.

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