Il était une fois une étrange demeure du nom de Bayou Mansion, un immeuble perdu au milieu de nulle part, dans un quartier de banlieue abandonné à son triste sort, que découvrent un soir la petite Agnès Eaves et sa maman. Il était une fois un conte que l'on feuillette comme un livre d'images animées, projetées sur des écrans, devant lesquelles se meuvent les étranges personnages que rencontrent les deux héroïnes : un loup que l'on doit laisser derrière la porte, des voisines qui racontent et commentent les vieilles histoires du quartier... Tout un univers composé de dessins, musiques et chansons qui se mêlent pour construire une pièce unique. Une œuvre onirique et sombre, ludique et effrayante, que chaque spectateur, en fonction de son âge, peuplera de ses souvenirs et de ses références. Pour certains, ce sera Tim Burton ou Méliès, pour d'autres Roald Dahl ou Dickens, Fritz Lang ou Kafka, Les Triplettes de Belleville ou L'Opéra de quat'sous... Telle une Alice parcourant le monde de la misère et de ses dures réalités, Agnès Eaves nous entraîne dans une histoire entre rêve d'enfant et cauchemar d'adulte, où tout peut se produire, le pire comme le meilleur. D'une précision toute magique, toujours entre sourire et larmes, cette performance artistique pose très poétiquement, et très politiquement, la question de l'espoir possible dans un monde qui semble n'en ménager aucun. Un moment de grâce et d'originalité subversive à partager entre petits et grands. JFP