Kedma (2002, 1h40)
Une foule épuisée, entassée sur le pont d'un cargo. Des dizaines de regards scrutent la mer et guettent, au-delà des vagues, une terre promise. Au début du mois de mai 1948, à quelques jours de la création de l'état d'Israël, le Kedma vogue vers la Palestine... Comme des milliers d'autres rescapés de la Shoah, les passagers débarquent sur une plage déserte. C'est la débandade. Pour quelques jours encore, les Anglais exercent leur protectorat sur la Palestine et pourchassent l'immigration clandestine. Des passagers s'échappent et sont pris en charge par des combattants du Palmach, l'armée secrète juive. Une poignée de personnages se laissent ainsi guider : Yanoush, Rosa, Menachem, Roman... Mais cette terre n'est pas vierge : des hommes et des femmes y sont chez eux depuis toujours. Les Anglais s'apprêtent à partir, laissant Juifs et Arabes face à face.
Amos Gitai (Haïfa / Paris)
Invité au Festival avec le spectacle La Guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres, Amos Gitai est une figure majeure du cinéma israélien depuis vingt-cinq ans. Méthodiquement, résolument, il décortique les mythes fondateurs du pays, à travers la forme même de son récit et la composition des espaces où se jouent ses films : une suite de saynètes où domine le verbe et où, soudain, s'insinue la violence. Après avoir sondé la société israélienne contemporaine (Devarim, Yom Yom, Kadosh), après avoir filmé le traumatisme de la guerre de 1973 (Kippour), Amos Gitai plonge avec Kedma à la source du conflit israélo-palestinien.