En faisant se rencontrer la figure du révolutionnaire toréro andalou Juan Belmonte et la musique de Richard Wagner, Angélica Liddell donne voix aux origines de son théâtre, à ce qu’elle nomme « une histoire du théâtre qui est l’histoire de mes racines et l’histoire de mes abîmes ». Plus qu’un art, la tauromachie était pour Juan Belmonte un exercice spirituel, portant les émotions dans un espace infini, dans une éternité. C’est une recherche incessante de la beauté tragique qui est à l’œuvre dans Liebestod, une tentative de communiquer directement avec le sacré, aussi bien dans la pratique du toréro que sur le plateau de Angélica Liddell. « Je cherche l’instant sublime, la transfiguration, l’enthousiasme débordant, l’éclat et la lumière, ce transport lyrique qui a lieu quand on aime ». Liebestod raconte ainsi bien plus qu’une épopée de la tauromachie, le spectacle devient une offrande, « c’est l’œuvre d'une femme amoureuse, et mortelle. C’est aussi une immolation ».
Angélica Liddell pour "Liebestod", conférence de presse du 6 juillet 2021
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